Accueil
Delphine Dhombres, la conversion d'une visiteuse de prison
Partager

Delphine Dhombres, la conversion d'une visiteuse de prison

Un article rédigé par Béatrice Soltner - RCF,  -  Modifié le 22 août 2020
Tous les samedis depuis huit ans, Delphine Dhombres rend visite aux personnes âgées détenues. Une expérience bouleversante qui l'a amenée à redécouvrir l'Évangile.
Anne Marie Titeca / RCF en Bourgogne Anne Marie Titeca / RCF en Bourgogne

La prison, "j'y entrée agnostique, laïque, avec des idéaux humains..." Depuis plus de huit ans, Delphine Dhombres est visiteuse de prison. Une expérience marquante qui continue de bouleverser sa vie, notamment sur le plan spirituel. Au contact des prisonniers elle a redécouvert l'Évangile. Une expérience forte qu'elle raconte dans son livre "Hommes de l'ombre" (éd. Nouvelle Cité) - ouvrage qui a reçu le Grand Prix Témoignage 2019 au Salon du livre et des médias chrétiens de Dijon.

 

Une rencontre décisive

Après une année comme visiteuse de prison, Delphine Dhombres a vécu une rencontre marquante : avec une personne détenue agonisante, mourante, sur son lit à l'hôpital carcéral. Elle "ne demandait qu'une chose", qu'on lui apporte la communion. Ce que la visiteuse n'était pas autorisée à faire.

Les démarches qu'elle a tout de même tentées pour pouvoir lui apporter l'hostie ont été décisives dans son cheminement intérieur. "Je crois que c'est le plus beau cadeau qu'on m'a offert en prison !" Ce qu'elle a vécu alors sur le plan spirituel a été si "profond" qu'elle a commencé peu à peu à changer sa façon de visiter les prisonniers.

 

Les prisonniers âgés, les plus isolés

En tant que membre de l'association Les petits frères des pauvres, qui aide les personnes âgées isolées en situation de précarité, Delphine Dhombres rencontre ceux qui, parmi les prisonniers, sont les plus isolés : c'est-à-dire les personnes âgées. En moyenne, 10% des détenus ont plus de 50 ans et moins de 4% ont plus de 60 ans.

"Ces personnes âgées qui sont en minorité dans les prisons, elles se font oublier... pour ne pas avoir d'ennui, pour éviter la violence." Et souvent, à cause de leur âge, elles sont "en rupture familiale". Ce sont des prisonniers qui ne sortent quasiment jamais "de leur neuf mètres carrés". "Le bénévole est la seule personne qui apporte un peu d'humanité."

 

un parcours spirituel et humain

Une heure et demie aller, une heure et demie retour : depuis huit ans chaque samedi, la professeur de français se lève aux aurores. "Surtout prendre le RER B, faire le changement à Châtelet avec toute la misère qui y règne, quand je sors Croix de Berny il fait nuit, on traverse un peu la zone pour arriver jusqu'à Fresnes, on entend les chiens, on voit les fils de fer barbelés..." Pourquoi donc retourne-t-elle en prison ? "Parce qu'on crée des liens", dit-elle.

Il y a deux ans, Delphine Dhombres est devenue oblate de la communauté des bénédictines de Vanves (Hauts-de-Seine). "Aujourd'hui j'ai l'impression non plus de rencontrer ces personnes détenues pour des raisons humaines ou citoyennes, depuis mon oblature j'ai l'impression de ne plus être dans un parloir mais avec le feu de la rencontre, j'ai l'impression d'être dans une chapelle ardente, et que l'Esprit Saint, ça travaille, ça vibre... il se passe des choses, la rencontre gagne en profondeur."

 

Émission d'archive diffusée en novembre 2019

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don