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François Laborde, prêtre dans les bidonvilles, reçoit la Légion d’honneur
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François Laborde, prêtre dans les bidonvilles, reçoit la Légion d’honneur

Un article rédigé par Béatrice Soltner - RCF,  -  Modifié le 8 février 2019
Mercredi 6 février à Calcutta, en Inde, François Laborde a été élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur. Depuis plus de 50 ans ce prêtre vit auprès des pauvres des bidonvilles.
RCF / Béatrice Soltner - Le Père François Laborde en 2016 RCF / Béatrice Soltner - Le Père François Laborde en 2016

"Dans ma vie, j'ai connu deux monastères, la Grande chartreuse et le bidonville"

 

François Laborde est prêtre, il a 92 ans et il a choisi de vivre auprès des plus démunis en Inde, à Calcutta. Ce mercredi 6 février il a été élevé au grande d'officier de la Légion d'honneur. L'occasion de réentendre son témoignage : en 2016, à l'occasion de la publication de son livre "J'ai rencontré Jésus dans les slums" (éd. L'Emmanuel), il se confiait à Béatrice Soltner et racontait son parcours. Rencontre avec un de ces êtres qui rayonnent, mais tout en humilité.
 

 

inspirateur du best-seller "La Cité de la Joie"

Lui qui a été l'ami de Mère Teresa et du Père Pierre Ceyrac est le fondateur en 1976 de l'organisation Howrah South Point (HSP), qui vient en aide aux enfants handicapés à Calcutta (en France, c'est l'association Action et Partage avec Calcutta qui se charge de faire connaître la mission de HSP). Prêtre du Prado, François Laborde est l'un des ceux qui ont inspirés à Dominique Lapierre le personnage de Paul Lambert dans le roman "La cité de la joie" (éd. Robert Laffont, 1985), devenu un best-seller.

 

 

Naissance d'une vocation

Il est né dans une famille "très chrétienne", à Paris, le 28 février 1927. Son père lui apprend notamment "l'apaisement" de la présence eucharistique. Si le jeune homme a le désir de fonder une famille, à la fin de son lycée, il est ébranlé par une parole qu'il entend : "Si l'un d'entre vous se sent appelé, qu'il ne le refuse pas." Une parole qui le "met à terre", dit-il avec un sourire. "J'étais touché." 

L'aventure de François Laborde à la suite du Christ doit beaucoup à son amitié avec Robert. Un ami à la foi ardente, qui vivait dans une famille pauvre. Le jour où il se rend chez lui et comprend dans quelles conditions vit son ami, François Laborde a cette réflexion : "J'ai compris que les pauvres ne peuvent pas accéder à un milieu plus riche, mais c'est à nous à aller aux autres."

En 1945, il part pour la Grande chartreuse, où il restera six mois. "J'ai été ravi par le silence et l'absence complète de performance, se souvient-il, on ne cherche pas à faire quelque chose, on cherche à être en présence de Dieu et à s'offrir à Dieu pour le monde entier. Une offrande gratuite qui est très belle."

 


©Corinne SIMON/CIRIC  - 1er octobre 2010: P. François LABORDE, missionnaire en Inde depuis 30 ans, Paris (75), France

 

Jusqu'au bout de l'Évangile

Entré au séminaire du Prado, le Père Laborde est ordonné prêtre le 24 mars 1951. Il enseigne la philosophie et la théologie durant une dizaine d'années. Son court passage à Rome lui laisse un souvenir plus que mitigé, notamment à cause du faste qui le "choque". "De voir que dans une Cadillac un Monseigneur se fait ouvrir la porte, j'avais envie de lui dire : 'où est l'Évangile ?'''

C'est que lui est justement habité de ce désir d'aller jusqu'au bout de l'Évangile. Grand admirateur du Père Antoine Chevrier (1826-1879 - fondateur de l'œuvre du Prado), qui lui a enseigné que "l'Évangile est un chemin", il débarque à Bombay le 26 janvier 1965. Depuis, il vit en Inde avec les plus pauvres de Calcutta. "L'Évangile est toujours un appel, on n'a jamais fini."
 

"cette pauvreté qui voudrait les mettre par terre"

Depuis plus de 51 ans, il partage les conditions de vie des plus pauvres. Il crée peu à peu tout un réseau de volontaires. Son association HSP vient en aide aux enfants démunis, en particulier ceux qui sont porteurs de handicap.

"Dans ma vie, j'ai connu deux monastères, la Grande chartreuse et le bidonville." Dans le bidonville, "malgré des conditions de vies extrêmement difficiles, ils ont un petit autel domestique dans lequel ils trouvent moyen de brûler un bâton d'encens pour la prière et ils offrent tout : leur souffrance, leur difficultés pour élever leurs enfants, cette pauvreté qui voudrait les mettre par terre". Le Père Laborde en est témoin, "ils trouvent dans la prière la force de résister... sans comprendre tout : il y a toujours une communion au pourquoi de Jésus... Il n'y a ni révolte ni résignation mais ils rechargent les accus par cette prière qu'ils offrent, en faisant finalement confiance que Dieu les aime encore."

 

Entretien réalisé en septembre 2016

 

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