Affaire Fillon: "le parti est en train d'imploser" estime Pierre Mathiot

"Tant qu'il reste candidat, il ne se passera rien"

Alain Juppé a déclaré qu’il ne serait pas candidat à la place de François Fillon. Les ténors du parti Les Républicains se réunissent ce lundi. La journée est décisive pour François Fillon, même si ce dernier a réaffirmé dimanche soir que personne ne pourrait l’empêcher d’être candidat, et qu’il n’abandonnerait pas. "Tous les observateurs sont dans l’expectative mais tant qu’il reste candidat, rien ne se passera réellement" rappelle tout d’abord le politologue Pierre Mathiot, qui ajoute que le feuilleton politique actuel est réellement désastreux pour la démocratie.

Le parti des Républicains est plus divisé que jamais. "Le parti est en train d’imploser, de manière assez étrange dans le sens où certains juppéistes et sarkozistes continuent de soutenir François Fillon. Cela dit, la pression va monter du côté des élus LR de terrain. En effet, cette campagne pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur le nombre d’élus au Parlement. C’est la survie du parti qui est en cause" précise encore le politologue et professeur à l'IEP de Lille.

 

Un moment crépusculaire pour la démocratie

Pierre Mathiot ajoute le fait que le rassemblement de dimanche au Trocadéro ne réussira pas à masquer l’écroulement autour de François Fillon. "C’était le rassemblement de ses grognards, qui ne masque pas le fait que François Fillon diminue progressivement dans les enquêtes d’opinion, s’éloignant progressivement du second tour de la présidentielle" explique-t-il.

François Fillon n’a par ailleurs cessé de perdre de nombreux soutiens la semaine passée. Le centre proche des Républicains, à savoir l’UDI, a définitivement lâché l’ancien Premier ministre. "Pendant ce temps-là, le monde entier nous regarde avec un œil défavorable, et on ne parle plus que de cela. Les autres candidats font campagne, mais personne n’en parle. Marine Le Pen en profite également. C’est un moment crépusculaire pour la démocratie" déplore Pierre Mathiot.