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Le "nanoulak", un ours métis, guide vers demain?
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Le "nanoulak", un ours métis, guide vers demain?

Un article rédigé par Éric de Kermel - RCF,  -  Modifié le 8 mai 2020
Dans sa chronique, Eric de Kermel, directeur de Terre sauvage, nous conte l'histoire d'un ours métis, comme une parabole du métissage entre l'ancien monde et le nouveau qui se dessine.
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Il existe un homme à qui je voue une grande admiration. De ces esprits généreux et savants qui savent éclairer les temps nouveaux et dont je partage bien des valeurs. Baptiste Morizot est philosophe, un philosophe de terrain, mieux que cela un philosophe pisteur. Il a mis sa discipline au service de notre compréhension de ce monde « sauvage » que nous côtoyons chaque jour.

C’est grâce à lui que j’ai découvert le "nanoulak", comme il le nomme, quand les biologistes l’appellent plutôt "pizzly", assemblage né du métissage de l’ours polaire avec le grizzly. Baptiste Morizot a choisi "nanoulak" contraction du "nanouk" (ours polaire) et du "aklak" (grizzly) des Inuits. Le nanoulak n’est pas à proprement parler une nouvelle espèce mais le résultat du réchauffement climatique. Tandis que les grizzlys qui ont trop chaud remontent vers l’arctique canadien, l’ours polaire dont la banquise font descend vers les terres. Ceci a conduit l’un et l’autre à se retrouver au carrefour d’un territoire désormais à partager.

Cette rencontre, parfois devenue amoureuse, a donné naissance à des oursons blancs aux pattes brunes, fruit du métissage entre des mâles grizzly et des femelles ours polaire. Là où Morizot nous raconte une histoire merveilleuse c’est lorsqu’il constate que les oursons nés de ces alliances vont passer leurs premières années avec leurs mères ourses pôlaires pour apprendre la vie, mais sans avoir les mêmes caractéristiques physiologiques qu’elles. Les petits auront moins les pates palmées qui permettent à leurs mères de nager, mais ils auront les ongles longs de leurs pères qui leurs permettent de grimper aux arbres quand les mères n’y parviennent pas. Les petits portent en eux deux « cultures » qui sont le fruit de leur métissage. L’une très liée au milieu marin, l’autre aux forêts terrestres.

A partir de cette histoire issue du monde animal, le philosophe s’interroge. Ces "métis" ne sont-ils pas des guides vers demain ? Et nos enfants ? Métis de l’ancien monde et du nouveau, ne sont-ils pas appelés également à être les explorateurs qui sauront mieux que nous inventer comment vivre dans ce nouveau monde ?

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