Derrière les usages protocolaires, la réalité. Hassan Rohani, qui finit sa tournée européenne, après avoir s’être notamment rendu au Vatican, était en France pour une visite de trois jours, durant laquelle le programme était plus que chargé. Jeudi, le président iranien recevait les honneurs militaires dans la cour des Invalides, en compagnie du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Une véritable première pour un chef d’Etat iranien depuis 1999. Une image qui illustre bien l’importance d’une telle visite pour les deux pays, et cela pour plusieurs raisons. Il y a tout d’abord la délicate question syrienne. L’Iran est un soutien officiel du président syrien Bachar al-Assad, dont Paris demande le départ. De fait, ce pays tient une place prépondérante dans ce conflit. Sur ce point Téhéran a toujours démenti avoir envoyé des combattants au soutien de Bachar al-Assad, ce qu’affirme pourtant le Hezbollah chiite libanais, soutenu par l’Iran.
Mais se pose également la question des partenariats commerciaux. Depuis la levée des sanctions internationales, et l’accord sur le nucléaire avec cette puissance, l’Iran et ses 79 millions d’habitants a de quoi attirer les investisseurs étrangers. Et la France compte bien y prendre sa part du gâteau. Ainsi le ministre iranien des Transports a annoncé qu’un contrat de 114 Airbus serait bientôt signé. Même son de cloche pour PSA, qui va bientôt signer un contrat de 400 millions d’euros sur cinq ans, dans le but de constituer une coentreprise qui devrait produire 200 000 véhicules par an. Quant à Total, il compte bien pouvoir acheter du pétrole à Téhéran. Sans doute les futurs fruits de cette "relation nouvelle" que souhaite le président Hassan Rohani, comme il l'a annoncé devant des entrepreneurs français.
Derrière ces allures courtoites, cette visite n'aura cependant pas plu à tout le monde. Comme par exemple aux 61 députés qui se sont fendus d'une lettre à l'adresse du président de la République, lui demandant de faire preuve de "fermeté et de cohérence" face à Hassan Rohani.
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