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La préfecture du Cher rappelle à l'ordre l'abattoir de Blancafort
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La préfecture du Cher rappelle à l'ordre l'abattoir de Blancafort

Un article rédigé par Guillaume Martin-Deguéret - RCF en Berry,  -  Modifié le 17 décembre 2020
La préfecture du Cher et L214 pointent du doigt les irrégularités de l'abattoir. L'association de défense des animaux a publié hier soir une vidéo tournée aux « Volailles de Blancafort ».
Une capture d'écran de la vidéo de L214 à l'abattoir de Blancafort Une capture d'écran de la vidéo de L214 à l'abattoir de Blancafort

La méthode est connue et maintenant bien rodée. L214 obtient des images chocs de maltraitance animale tournées dans un abattoir et les publie ensuite massivement sur internet. Les médias et les réseaux sociaux font le reste. Déjà en novembre 2018, l'association de défense des animaux avait diffusé une vidéo sur les pratiques illégales de l'abattoir du Boischaut à Lacs dans l'Indre. Des images très dures qui avaient entraîné rapidement la fermeture du site, qui a rouvert depuis.

Hier soir, c'est donc à l'abattoir des « Volailles de Blancafort » que l'association s'est attaquée. Le site est la propriété du groupe agroalimentaire LDC et les dindes abattues (environ 75 000 par semaine) sont ensuite commercialisées en grandes surfaces notamment sous la marque « Le Gaulois ». L214 critique les méthodes de travail dans une vidéo (voir ci-dessous). Des images fournies, selon l'association, par un salarié « lanceur d'alerte ».

« Inconformité majeure avec cette réglementation »

L214 pointe plusieurs irrégularités sur la chaîne d'abattage : « ce serait plus facile de dire ce qui va, ce serait moins long ! » s'amuse le porte parole et cofondateur de l'association, Sébastien Arsac. « Les dindes sont suspendues, conscientes, sur le crochet d'abattage et doivent lever la tête pour ne pas racler le sol sur des dizaines de mètres [...] une chaîne qui est extrêmement longue pour les dindes qui sont le plus loin du bac d'eau électrique (la méthode d'étourdissement) [...] elles peuvent parcourir jusqu'à 50 mètres sur le quai de déchargement de cette chaine d'abattage. » Avant de conclure : « C’est beaucoup des problèmes d'infrastructure de l'abattoir qui font qu'il est en inconformité majeure avec cette réglementation, déjà bien minime, qui encadre la mise à mort des animaux. »

La préfecture dégaine 

Peu de temps avant la publication de la vidéo, la préfecture du Cher a rappelé l'abattoir à l'ordre dans un communiqué et « engagé une notification de suspension d'agrément ». L'exploitant dispose désormais de 48h « pour mettre en place des mesures correctrices immediates et un plan d'action structurel global » sans quoi il devra fermer ses portes. La préfecture rappelle qu'après une inspection en protection animale réalisée sur le site le 11 décembre dernier, le rapport daté du 16 décembre, a relevé plusieurs « non-conformités majeures montrant que l'abattoir est en perte de maîtrise sur le plan de la protection animale » .

La direction des « Volailles de Blancafort » n'a pas encore fait suite à nos demandes d'interview mais a publié un communiqué ce matin. Elle prend acte de la « notification d'une potentielle suspension de l'agrément » de la préfecture et assure se mobiliser pour mettre en place « les deux mesures correctives demandées par les autorités sanitaires dans les 48 heures, à savoir la réduction de la durée de suspension des animaux avant étourdissement, et la mise à jour de la formation à la protection animale des opérateurs ». La directon rappele qu'un plan « d'investissement de 12 millions d'euros sur 3 ans a été engagé ». Alan Bertho, le directeur de l'entreprise conclut : « Notre projet est bien de pérenniser l’activité, de préserver les emplois et la filière locale à Blancafort, tout en assurant la protection animale. »

L'association a mis en ligne une pétition contre l'abattoir et a déjà receuillie plus de 44 000 signatures.

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