Persécutions des chrétiens : la situation s'aggrave, explique Michel Varton

L’an passé, l'ONG Portes Ouvertes faisait état pour l’année 2015 d’une hausse de 63 % du nombre de chrétiens tués dans le monde. Malheureusement, il semblerait que la tendance pour l'année 2016 ne soit pas à l'amélioration. 

"Il faut savoir que l’index des persécutions mesure le degré de persécutions dans cinquante pays, ce qui nous permet de voir comme la situation évolue. Ce qu’il y a de nouveau cette année, c’est que les persécutions augmentent dans chaque pays. La bonne nouvelle cependant, c’est qu’il y a moins de violence, du fait de quelques pays qui ont cependant réussi à diminuer le nombre de chrétiens tués" explique Michel Varton, président de l’ONG Portes Ouvertes.

"La persécution va au-delà des violences. La violence c’est le marteau. C’est visible et ça fait mal. La persécution c’est l’étau. C’est la pression quotidienne, la diffamation, les interdictions, la discrimination. C’est moins visible, mais c’est de la persécution. Violence et persécutions vont ensemble" ajoute Michel Varton.

Le Moyen-Orient fait évidemment partie des régions où les chrétiens sont les plus touchés. Mais "il y a deux autres foyers : l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud-Est. C’est dans ce dernier foyer que nous avons constaté le plus grand nombre de persécutions pour l’année 2016. Dans cette région, c’est la Corée du Nord qui reste le premier pays persécuteur de chrétiens au monde, et cela depuis 16 ans" ajoute le directeur de l’ONG Portes Ouvertes.

Quant aux raisons des persécutions, Michel Varton explique que certains souhaitent que les chrétiens quittent le pays, ou qu’ils abandonnent leur foi. Certains pays veulent aussi s’opposer aux vagues de conversion, comme en Iran récemment. "En 25 ans, les choses ont changé. La première étude remonte à la chute du rideau de fer. Depuis, on a assisté à la montée d’un nationalisme religieux, d’un extrémisme religieux dans le monde, particulièrement dans le monde musulman, bouddhiste et hindou" conclut Michel Varton.