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A l'hôpital public de Longué-Jumelles, les soignants s'opposent à une privatisation
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A l'hôpital public de Longué-Jumelles, les soignants s'opposent à une privatisation

Un article rédigé par Marion Bastit - RCF Anjou - RCF Anjou,  -  Modifié le 15 octobre 2019
L'hôpital public de Longué, surendetté, sera-t-il privatisé ? L'ARS doit rendre sa décision sous peu. Hausse du prix des soins, perte de leur statut, les fonctionnaires s'inquiètent.
2019 RCF Anjou - D'après la Chambre régionale de la Cour des comptes, la déséquilibre financier de l'hôpital de Longué-Jumelles serait "irréversible". 2019 RCF Anjou - D'après la Chambre régionale de la Cour des comptes, la déséquilibre financier de l'hôpital de Longué-Jumelles serait "irréversible".

L’hôpital public de Longué-Jumelles sera-t-il privatisé ? L’Agence régionale de santé (ARS) doit rendre sa décision d’ici à fin octobre. Elle doit trancher entre deux offres de reprise de cet hôpital surendetté : l’une est publique, portée par le Groupement hospitalier de territoire ; l’autre est privée, portée par Le Noble Âge, groupe qui gère déjà une soixantaine de maisons de retraite.

Le maire de Longué-Jumelles, Frédéric Mortier (Debout la France), soutient cette seconde option, celle d'une privatisation. Ce serait une première en France, et cette hypothèse inquiète les salariés.

Des soins inaccessibles aux plus pauvres

L’hôpital flambant neuf est sorti de terre il y a trois ans, en périphérie de Longué. L’ancien bâtiment, situé dans le centre-ville, n’était plus aux normes. C’est là l’origine du problème aux yeux de Nathalie Harrault, aide-soignante et déléguée de la CGT : « On a construit un hôpital sans argent, sachant qu’il était déjà déficitaire ! s'insurge-t-elle. Cette dette, c’est la problématique, parce que là, actuellement, l’hôpital fonctionne très bien. »

L’établissement compte 150 lits, dont plus de la moitié sont occupés par un Ehpad. S’il est racheté par le privé, Corinne Maignand, aide-soignante elle aussi, craint une hausse des tarifs.  « Ça met en péril l’égalité d’accès aux soins, dénonce-t-elle. En gros, vous avez de l’argent, vous pouvez vous soigner, vous n’en avez pas, vous ne pouvez pas vous soigner. »

Quid du statut des fonctionnaires ?

« Il faut savoir que 40 % de nos usagers ont une aide du Département pour pouvoir payer la maison de retraite tous les mois, souligne-t-elle. Est-ce que le Département donnerait toujours cette aide si privatisation il y avait ? » Dans ce cas, le coût de la journée d’Ehpad pourrait passer de 62 à 67 euros, estime-t-elle.

Corinne Maignant est également préoccupée par le sort des 80 fonctionnaires hospitaliers qui travaillent là. « Nous on s’inquiète de la perte de notre emploi, de notre salaire et de notre statut de fonctionnaire, surtout. » Christian Gillet, le président du Conseil départemental, se veut rassurant. « Il n’y aura pas de licenciements, et ceux qui le souhaitent garderont leur statut de fonctionnaire », assure-t-il, même en cas de privatisation.

Une décision imminente

« Il y a des formules, qui sont maintenant bien connues au niveau national, comme des groupements de coopération sanitaire, qui réunissent à la fois un hôpital public et un hôpital privé, où les personnels gardent leur statut tout en étant mis à disposition de l’hôpital privé, explique-t-il. Ça ne pose pas d’obstacle juridique majeur. »

Christian Gillet assure qu’une décision sera prise « au plus vite, dans quelques semaines au plus tard ». Le maire de Longué-Jumelles, Frédéric Mortier, assure quant à lui que l’ARS lui a promis une réponse avant le 15 octobre.

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