En 2013, 12 000 personnes s'étaient réunies à Lourdes pour Diaconia. La parole des pauvres était placée au coeur des échanges et devait changer leur place dans l'Eglise. 10 ans après, bilan sur les trois diocèses alpins qui ont souhaité marquer ensemble cet évènement lors d'un rassemblement festif.
L'été dernier, des milliers de pèlerins ont célébré les dix ans de Diaconia à Lourdes lors du festival St Laurent. Parmi eux, Marie-Noëlle Leboeuf. Membre du Sappel, une communauté chrétienne issue du mouvement ATD Quart Monde, elle fait également partie de l'équipe de veille diaconie sur les diocèses de Savoie. "Ce rassemblement entre trois diocèses, ce 18 novembre à Chambéry, c'est pour partager ce que nous avons vécu cet été à Lourdes." Et la date n'a pas été choisie au hasard, elle fait écho à la journée mondiale des pauvres instituée par le pape François. Lui qui a pris ses fonctions, il y a dix ans justement et qui prône depuis cette date "Une Eglise pauvre, pour les pauvres" .
Parmi les 150 personnes présentes au collège Saint François de Sales de Chambéry, ce samedi 18 novembre, les iséroises Viviane et Chantal qui font partie du Sappel depuis 23 ans. Elles ont participé à l'organisation de l'évènement à Lourdes en 2013. "C'était phénoménal, il n'y a pas de mot pour décrire ce qu'on y a vécu." Peu de temps après, les deux amies seront confirmées. En 2017, elles ont été reçu par le pape François avec des membres du réseau St Laurent et de la Pierre d'Angle. "Le pape est venu vers nous et il nous a embrassé le front. Il a été très simple."
Bernard Satin, longtemps investi au Secours Catholique, était du voyage en 2013 avec le diocèse d'Annecy. "Diaconia est une grande étape dans ma vie personnelle, spirituelle et ma vie dans l'Eglise." Marguerite faisait également partie du voyage "Nous étions 12 000 et je ne connaissais personne mais nous étions tous une grande famille".
C'est au retour du rassemblement de Lourdes en 2013 que le diocèse de Grenoble Vienne décide de créer un poste salarié dans l'équipe diaconie et soin. Anne Le Nevé l'occupe depuis deux ans. Sa mission, travailler à ce que chacun soit membre de l'Eglise à part entière. "Il faut être à l'écoute de leurs paroles et leur donner leur place dans l'Eglise diocésaine. Pas seulement pour honorer une dimension de charité ou de solidarité mais surtout pour vivre ce trésor qu'est leur parole." A la suite de Diaconia, des associations ou mouvements ont vu le jour comme le groupe place et parole des pauvres, semeurs de lumière du Secours Catholique, Magdalena, Grain de Sel.
Hassen a 52 ans, il participe au groupe place et parole des pauvres depuis 1 an sur le diocèse de Grenoble Vienne. Il vivait dans la rue, en proie aux addictions, c'est alors qu'il rejoint l'association Grain de Sel. Avec l'aide des membres, il commence à se soigner, il témoigne dans les écoles. En 2019, il est baptisé. "Dans le groupe, on partage ce qui nous manque dans l'Eglise mais aussi ce qu'elle a pu nous apporter. On aimerait rendre des services, qu'on nous sollicite. Ca commence à s'ouvrir mais c'est encore timide ! "
C'est aussi ce que que constate Anne Le Nevé ou encore Emmanuel Decaux, vicaire général sur le même diocèse qu'Hassen. "Nos regards doivent se modifier. On a tous besoin d'être regardé comme une personne." Et Monseigneur Thibault Verny, archevêque des diocèses de Savoie, d'ajouter "cette question, c'est l'affaire de tous et pas seulement des équipes de diaconie".
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