25 - 45 ans en Eglise : une génération prête à prendre le volant !

Un pied dans la paroisse du coin de la rue, l'autre dans une association (Saint-Vincent de Paul), un groupe de prière, les Equipes Notre-Dame, les Entrepreneurs et dirigeants chrétiens... ou dans l'encadrement des groupes Scouts de leurs enfants. Voilà le profil des organisateurs de ce week-end, à La Frasse. "Nous ne prétendons pas représenter toute notre génération ! Le week-end visait ceux qui ont envie de s'engager" avertit Charlotte Delcamp, investie sur le secteur de Nâves-Parmelan. "Au moment d'une naissance ou d'un mariage, en revanche, les personnes de nos âges viennent demander un sacrement. A nous de leur faire voir la communauté. Et de leur présenter ce qui existe pour vivre la foi".

 

Prière, partage, enseignements 

 

L'histoire de ce week-end remonte à l'année 2022, au début du Synode lancé par le Pape et après la publication du rapport sur les abus sexuels dans l'Eglise. L'Evêque de l'époque, Père Yves Boivineau, reçoit des lettres de jeunes adultes qui ont envie de faire bouger les Eglise, plutôt que la renier. Il lance alors des invitations à une douzaine de personnes, pour parler de cette génération. L'idée d'un temps fort naît au fil des échanges. "On s'est retrouvés, de sensibilités différentes, avec nos expériences, nos problématiques, nos engagements. Le Père évêque nous a dit de nous rassembler autour de notre point commun : le Christ" raconte Marie Rambaud, récemment installée avec son mari près d'Annemasse. L'idée de 24 heures au vert, avec des temps de prière, partage et enseignements, remporte un vote serré. L'équipe passe en mode projet. 

 

La soif de connaître le Christ ne m'a jamais lâchée 

 

"Ma vie spirituelle repose sur quatre piliers : être formé, étudier la parole, prier personnellement et en communauté. Et enfin vivre ma foi au quotidien, dans une action concrète, au service : ne pas être juste le pratiquant du dimanche. Je pense que ce sont des aspirations de notre tranche d'âge. Et on a retrouvé tout cela dans le week-end" témoigne Pierre-Antoine Peigné, qui a rejoint le groupe récemment, à son arrivée dans la région. "Le travail et les enfants prennent du temps. Mais la soif de connaître le Christ ne m'a jamais lâchée. Je crois que notre génération sait s'engager, se mettre à l'écoute de l'Esprit-Saint, pour faire vivre sa communauté et l'Eglise" ajoute Raphaël Boden, paroissien d'Annecy.

 

Un défi pour les paroisses : savoir accueillir les différentes sensibilités 

 

"C'est une tranche d'âge qui n'a pas la nostalgie d'une autre époque : elle est née dans cette situation de chrétiens minoritaires et de petites assemblées. Les plus engagés ont rencontré le Christ et ont envie de vivre leur foi et de la partager, avec leurs enfants et autour d'eux. Ils ont un défi à relever : vivre l'Espérance et la charité, à la suite du Christ. J'y vois aussi un défi pour les paroisses : savoir accueillir les diverses sensibilités de cette génération. Sinon, les différents réseaux ne se rencontreront plus et l'on restera dans l'entre-soi" analyse le Père Emmanuel Blanc, Vicaire Général du diocèse d'Annecy.  "Ce week-end a montré comme les 25-45 ans savent prendre leur place, quand on leur laisse le volant ! La fin du week-end a été l'occasion de recueillir les idées, attentes et envies des participants. Il ne reste plus qu'à s'en saisir" conclut Jean-François Point, diacre et accompagnateur de la démarche.