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80 ans après le bombardement de Chambéry, un abri anti-aérien ouvert au public

Un article rédigé par Violaine Rey - RCF Savoie Mont Blanc - RCF Savoie - RCF Haute-Savoie, le 30 mai 2024 - Modifié le 30 mai 2024

Depuis le 26 mai et jusqu’à la fin de l’année 2024, la Ville de Chambéry commémore l’anniversaire du bombardement qui l’a frappé de plein fouet il y a 80 ans, mais aussi la Libération, par les Alliés, quelques mois plus tard. À cette occasion, un abri anti-aérien s’apprête à ouvrir ses portes au public.

Un abri anti-aérien de Chambéry - © Les Amis du Vieux ChambéryUn abri anti-aérien de Chambéry - © Les Amis du Vieux Chambéry

Chambéry, ville pionnière en matière de protection contre les bombardements

 

Dès 1938, une note secrète est envoyée aux maires de France : la guerre approche, chaque territoire doit se doter d’abri anti-aérien. “À l’époque, aucun maire ne répond à cet appel, excepté un seul, c’est le maire de Chambéry, il s’appelle Albert Perriol” raconte Jacques Viout, vice-président des Amis du Vieux Chambéry. “Chambéry est construite sur un marécage, est construite sur l’eau et dans tout le cœur de Chambéry, vous ne trouviez aucune cave souterraine qui puisse être étayée pour servir d’abri. Donc, absolument, à Chambéry, il faut construire des abris”.

Albert Perriol était un maire visionnaire

Rapidement, un tunnel est creusé sous la colline de Bellevue, un autre, quelques mois plus tard, sous celle de Lémenc, auxquels s’ajoutent un abri sous le Clos-Savoiroux et un autre dans le secteur de Nézin. C’est ce dernier qui rouvrira, dans quelques semaines, au public.
Au fil des mois, les abris anti-aériens se multiplient au sein de la Cité des Ducs, si bien que Chambéry fait désormais partie des villes les mieux équipées de France. “La population de l’époque était de 30 0000 habitants et l’on pouvait offrir 12 0000 places d’abri” conclut Jacques Viout.

Bombardement de Chambéry et abri anti-aérien, le récit de Jacques Viout

Le bombardement du 26 mai 1944

 

Jusqu’en 1942, Chambéry est en zone libre. Arrive ensuite l’occupation italienne, puis allemande, et avec elles les premiers bombardements. “En septembre 1943, c'est le premier bombardement de Modane, tout le cœur de Modane est détruit : 58 morts. Deux mois après, deuxième bombardement de Modane” rappelle le vice-président des Amis du Vieux Chambéry. “Et après, on se dit : “Si Modane a été bombardée, bien sûr, ce sera ensuite le tour de Chambéry”.

L'avenue de l'Hôtel de Ville, la Rue Marconet et la Rue Notre-Dame - © Les Amis du Vieux Chambéry
La Rue Favre - © Les Amis du Vieux Chambéry
Le Boulevard de la Colonne - © Les Amis du Vieux Chambéry
La gare et sa rotonde - © Les Amis du Vieux Chambéry

En effet, comme sa voisine savoyarde, quelques mois plus tard, la cité des Duc tombe, elle aussi, sous les bombes, non pas des nazis, mais bien des Alliés. “Ils préparent le débarquement qui aura lieu le 6 juin 1944 en Normandie, donc il faut anéantir le réseau et les nœuds ferroviaires : nous, dans le sud-est, nous sommes à la frontière et de l’autre côté de la frontière, en Italie, il y a les troupes allemandes” explique Jacques Viout. “Donc il fallait absolument anéantir les nœuds ferroviaires pour empêcher ces troupes allemandes de partir d’Italie, traverser la France et arriver en Normandie. Et Chambéry, naturellement, faisait partie de la liste”.
Le 26 mai 1944, les Américains lâchent 710 bombes sur Chambéry, les premières atteignent leur objectif : la gare. Les suivantes, en raison de l’altitude et d’un épais nuage de fumée, touchent et rasent un tiers du centre-ville. Un épisode qui coûtera la vie à 200 personnes.

 

Jusqu’au 16 juin, une exposition en plein air sur le bombardement
À travers les rues et les boulevards, la ville de Chambéry organise une exposition en plein air qui retrace ce 26 mai 1944 et aborde 5 lieux à travers 5 thématiques différentes : de la gare, objectif de la mission allemande, à la place métropole où se déroula la cérémonie funéraire des victimes.

 

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