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A Angers, 80 agriculteurs ont manifesté contre les accords du Mercosur

Un article rédigé par RCF Anjou - RCF Anjou, le 20 novembre 2024 - Modifié le 26 novembre 2024

La colère monte chez les agriculteurs dans le Maine-et-Loire, comme dans d'autres départements de la France. Ils sont opposés à l'accord de libre échange entre l'Union européenne et le Mercosur (alliance commerciale de 5 pays d'Amérique latine) qui prévoit de faciliter les exports du Mercosur, notamment de viande bovine, vers l'Europe.

Environ 80 agriculteurs étaient réunis ce mercredi 20 novembre 2024 vers midi sur le pont de Verdun à Angers (maine-et-Loire) pour dire non à l'accord commercial avec le Mercosur © Lou Rembault pour RCF AnjouEnviron 80 agriculteurs étaient réunis ce mercredi 20 novembre 2024 vers midi sur le pont de Verdun à Angers (maine-et-Loire) pour dire non à l'accord commercial avec le Mercosur © Lou Rembault pour RCF Anjou

"Non au Mercosur", clame la banderole accrochée sur le pont de Verdun à Angers, ce mercredi 20 novembre 2024. Environ 80 agriculteurs se sont réunis pour protester contre le texte de libre échange entre l'Union Européenne et le Mercosur (alliance commerciale qui rassemble cinq pays de l’Amérique du Sud : le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et, depuis 2023, la Bolivie, mais le pays n'est pas concerné par le traité négocié en ce moment). 

"Non au Mercosur"

Ce texte, négocié en ce moment entre les pays membres de l'UE, prévoit de faciliter les exportations vers l’Europe de ces cinq pays d’Amérique latine. Il s'agit notamment de viande bovine et de la volaille par exemple. Les syndicats d'agriculteurs du Maine-et-Loire présents ce mercredi à Angers (FDSEA 49 et JA 49), rejettent ce texte parce que le Mercosur pourrait exporter certains produits sans avoir à payer de taxe quasiment (ou droits de douane pour être précis), sans avoir à s'aligner avec les normes environnementales en vigueur en Europe et ces pays peuvent proposer sur le marché des prix plus bas qu’en Europe. 

Le président français, Emmanuel Macron et le premier ministre, Michel Barnier,  sont aussi opposés à ce texte sous sa forme actuelle. Alors pourquoi les agriculteurs manifestent, si tout le monde semble d'accord pour rejeter ce texte ?

Ils continuent à faire pression sur le gouvernement, comme l'explique Nathalie Pichot, présidente des Jeunes agriculteurs (JA) du Maine-et-Loire. Cette éleveuse de vaches laitières et de chèvres en bio dans le Segréen compte sur Emmanuel Macron pour peser à la Commission européenne. "Qu'est-ce qu'on peut faire ? A un moment donné, on n'a pas de pouvoir au niveau mondial, nous. Alors, on s'appuie sur Emmanuel Macron. Il faut qu'il utilise son pouvoir de négociation pour que cet accord ne soit absolument pas signé dans ces conditions-là "

Sauf que la France n'est pas la seule à décider à la table des négociations à l'UE. Emmanuel Macron doit trouver des alliés pour contrer ce texte.

"On est hyper local"

En cas d'échec, Hugo Davy, président des Jeunes agriculteurs des Pays de la Loire et éleveur de viande bovine en Bio à Daumeray, estime, qu'à son échelle, il peut utiliser un dernier levier : sensibiliser les consommateurs. 

Leur dire, "attention, vous allez manger de la viande étrangère, elle est piquée aux hormones et nous en France, c'est pas ce que l'on produit." Moi, sur mon exploitations, on vend à des particuliers en direct à la ferme, on fait transformer, on fait abattre en local, en Mayenne et ensuite les produits reviennent sur la ferme. On est hyper local. Et sur notre exploitation, autour de nous, il y a 6 personnes qui vivent avec notre métier.

Et ce mercredi, les revendications dépassaient le débat Mercosur. La FNSEA et les JA demandent aussi au gouvernement d'appliquer les promesses d'aide financière annoncées en début d'année.

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