Les associations sont indignées et révoltées par cette décision. Trouble à l’ordre public ? non respect des gestes barrières ? De très mauvaises raisons sont invoquées pour empêcher des association comme la nôtre d’exercer librement notre mission .
«J’avais faim et vous m’avez donné à manger». Bien au-delà des cercles chrétiens, ce passage des Evangiles est le socle fondateur d’une éthique qui met les plus pauvres au cœur de l’action, qui appelle chacune et chacun à l’humanité, à la charité, à la solidarité, à l’entraide. Cet arrêté s’en prend également à la liberté d’association. Les distributions alimentaires effectuées par les services de l’Etat ou ses acteurs « mandatés » sont suffisantes nous dit l’Etat, alors que nous savons que cela ne couvre pas tous les besoins. Un complément est vital car ils sont nombreux ceux qui ne mangent pas tous les jours.
Par cet arrêté, le ministre de l’Intérieur interdit toute action « gratuite » relevant de la charité ou de la fraternité. Etrange conception de la démocratie ! Des bénévoles qui continuent à donner à manger sont verbalisés. La charité serait elle un délit ? En 2018 , le conseil constitutionnel avait consacré le principe de fraternité .et donc le droit d’aider autrui . Cet arrété vient contredire ce droit et Le Secours Catholique et d’autres associations ont donc déposé un référé liberté pour que cette décision injuste et scandaleuse soit annulée par le Conseil d’Etat.
Cette décision brutale s’inscrit dans un contexte de repression et de harcèlement des éxilés depuis plusieurs mois. Ils sont environ 1500 à se cacher dans les bois et à tenter des traversées de plus en plus dangereuses. Mais 4 à 5000 ont réussi ! Tous les deux jours, à l’aube un campement est évacué violement par la police : les tentes et sac de couchage sont mis à la poubelle , des effets personnels sont confisqués alors que de ces gens n’ont déjà plus rien ! La situation est inhumaine et indigne. Cela ne peut plus durer. Nous avons saisi la défenseur des droits qui se rendra sur place la semaine prochaine.
Des parlementaires sont allés sur place hier pour se rendre compte de la violence des situations des exilés et les entendre. Nous comptons sur eux pour alerter le Premier ministre et Président de la République et faire retirer cet arrété. Nous demandons au gouvernement d’ouvrir un espace de dialogue pour imaginer ensemble des réponses humaines au drame de l’exil, car l’exil est toujours un drame, rarement un choix à la légère ! A Calais, à Paris ou à Vintimille, la répression est une impasse. La fraternité est menacée. Aujourd’hui des éxilés sont maltraités, violentés ! C’est inacceptable et nous devons résister ensemble pour retrouver le sens de l’hospitalité.
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