Après avoir obtenu le feu vert de la justice pour son permis de construire, le centre de thalassothérapie, qui devrait voir le jour à Larmor-Plage dans le Morbihan, n’en finit pas de susciter colère et inquiétude. Le sujet du pompage de l’eau de mer interpelle, en particulier, les opposants. Dimanche 3 novembre 2024, ils étaient plus de 400 à manifester sur la plage de Kerguelen.
Un dossier au long cours. Initié en 2017, un centre de thalassothérapie devrait se construire à Larmor-Plage, dans le Morbihan. Appartenant à l’agglomération de Lorient, le terrain de quatre hectares est actuellement utilisé à des fins agricoles. En dépit de recours menés par des associations de défense de l’environnement, le permis de construire a été validé par la justice.
Situé en bordure d’une zone naturelle protégée, le projet, porté par le groupe baulois Relais Thalasso, prévoit ainsi la création d’un complexe quatre étoiles, comprenant 130 chambres et trois piscines d’eau de mer.
Pour assurer l’approvisionnement en eau, il est nécessaire qu’un dispositif de pompage soit installé en direction de la mer. Cette infrastructure suppose une autorisation de l’Etat, qui est soumise à une étude d’impact.
“Aujourd'hui, on est un peu dans l'attente de l'avancement de ce dossier, tant sur le plan technique que sur le plan financier”, explique Patrice Valton, maire de Larmor-Plage. Celui-ci espère voir les travaux démarrer d’ici “le second semestre de l’année 2025”.
Un chantier auquel s’oppose le collectif Stop Thalasso qui réunit quatre associations environnementales (Tarz Heol, Bretagne vivante, les Amis des chemins de ronde et l’Union pour la mise en valeur esthétique du Morbihan).
“Pour pomper l'eau de mer, il faut qu'on aille creuser une tranchée sur 200 ou 300 mètres, s’inquiète Stéphane, l’un de ses membres. La station sera carrément (...) enterrée et 450 000 litres d'eau par jour (vont être) pompés et rejetés”. “Donc on va casser la dune, s’alarme le militant, et cela risque de dégrader toute la biodiversité marine”.
Les opposants misent ainsi sur le refus de l’administration d’autoriser le système de pompage pour arrêter le chantier. “Si jamais cette autorisation était donnée, nous n'hésiterons pas à faire des recours”, assure-t-il.
De son côté, l’édile de Larmor-Plage confirme que la structure de pompage passera bien “sous la plage” mais que cela n'affectera “absolument pas la tenue de la dune”. Il y a simplement à vérifier que l’on prélève une eau de qualité et qu'on la ressort de qualité. C'est ça le pompage, affirme Patrice Valton. De plus, “on est très vigilant sur l'impact de ce prélèvement”.
Dans l’attente de ce prochain volet, le collectif Stop Thalasso prévoit d’organiser régulièrement des manifestations “pour attirer l'attention sur le site et sur la préservation de cet endroit”.
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