Aumônier d'hôpital, responsable d'un service ou d'une pastorale: des catholiques de Haute-Savoie retournent chaque année sur les bancs de l'université, pour mener à bien leur mission d'Eglise. Etudier la laïcité, la théologie ou la liturgie à l'âge adulte, qu'est-ce que ça implique? Témoignages.
"J'ai sollicité un rendez-vous pour parler de la musique liturgique, auprès du Vicaire Général... Je suis ressortie de l'entretien avec une proposition de mission et de formation!" raconte Marie Bregnac. Actuelle responsable de la musique liturgique du diocèse d'Annecy, elle étudie en parallèle à l'Institut Liturgique de Paris. "Dans le diocèse d'Annecy, on propose souvent aux prêtres venus de l'étranger et aux laïcs qui vont prendre des responsabilités diocésaines de suivre des formations longues, à l'université" explique Céline Sola, responsable du service de formation du diocèse. Certains n'ont pas le choix: depuis 2017, les aumôniers hospitaliers, militaires et pénitentiaires doivent passer un diplôme agréé sur le thème de la laïcité, pour avoir le droit d'exercer.
Au quotidien, cela veut dire jongler entre vie de famille, vie professionnelle et vie étudiante. Avec les cours et le travail personnel. "Cela créé une complicité avec les jeunes que j'encadre: en période d'examens, ils compatissent pour moi, et moi pour eux!" sourit Raphaël Assié. En poste en pastorale dans un internat de l'enseignement catholique que Lyon, il est en deuxième année à l'Institut Pastoral d'Etudes Religieuses (IPER). "Les formations sont de plus en plus tournés vers la pratique, les compétences professionnelles et le concret. Mais à un moment, c'est important de pouvoir s'évaluer" souligne Francis Langlois, directeur pédagogique de l'IPER.
"C'est une grâce, cette formation!"
Alors, tout ce travail, ces trajets, le stress des examens, ça vaut le coup? "Oui" répondent unanimement ces adultes qui retournent sur les bancs de la fac. "C'est une grâce, cette formation sur la laïcité! J'apprends beaucoup, je prends du recul" témoigne Isabelle Dugave, aumônier à l'hôpital de Saint-Julien-en-Genevois. "Je me sens légitime dans ma mission. Et j'ai les outils et les clés pour répondre aux questions qui viendront" observe Marie Bregnac. "Je m'enrichis des enseignements, mais aussi du contact avec les autres étudiants: prêtres, religieux et laïcs de toutes nationalités" souligne Yannick Angelloz, salarié du diocèse d'Annecy, en formation à l'Institut Catholique de Paris. "J'ai déconstruit des représentations. J'ai l'impression d'approcher une maturité dans ma foi" témoigne Raphaël.
"Une formation en lien avec la foi impacte sur le plan humain, psychologique et spirituel. C'est de l'ordre d'une conversion, cela touche en profondeur" résume Bénédicte Della Faille, directrice de l'IPER. Une intelligence de la foi qu'il est essentielle d'offrir à un maximum de catholiques, pour le Service de Formation du Diocèse d'Annecy "La formation, c'est un vrai enjeu d'avenir pour l'Eglise! Pour prendre la parole et occuper pleinement sa place de baptisé, il faut creuser. Tout le monde n'ira pas à l'université. Mais le diocèse a des propositions pour tous les acteurs engagés!" conclut Céline Sola.
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