RAPPEL DES FAITS - Alexandre Benalla, collaborateur d’Emmanuel Macron, s’en est pris violemment à un manifestant lors du défilé du premier mai à Paris. Il avait alors été mis à pied par le directeur de cabinet de l’Elysée pendant 15 jours, puis réintégré. Le parquet de Paris a ouvert une enquête et l’IGPN, la police des polices a été saisie. Le ministre de l’intérieur Gérard Colon a été auditionné hier à l’Assemblée Nationale et s’est défendu de tout manquement. Il doit être entendu cet après-midi par le sénat. Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains au sénat répond aux questions de Florence Gault et fait le point sur ces auditions.
Le ministre a lui-même rappelé l’objectif de son audition en arrivant hier à l’assemblée : faire la lumière sur les événements survenus à l’occasion de la manifestation du premier mai. "Toute sa défense a consisté à dire : ce n’est pas ma faute mais celle des autres. D’autant plus que Gérard Colon avait eu à s’expliquer publiquement lors des séances de question aux actualités jeudi dernier, ils nous avait indiqué qu’il ne savait rien et on a appris depuis qu'il avait été informé dès le 2 mai. Il y a donc un certain nombre de zones d’ombres qu’il va falloir éclairer lorsqu’il sera reçu cet après-midi par la commission d’enquête du sénat."
Quelles questions seront évoquées cet après-midi ? " Nous lui demanderons, et je pense que des collègues s’en chargeront, pourquoi y-a-t’il cet écart entre une première déclaration jeudi dernier et une autre déclaration sous serment hier à l’Assemblée Nationale devant la commission d’enquête. Dans cette affaire en réalité, bien sûr il y a un individu violent qui se déguise en policier, pour aller passer à tabac des manifestants. Mais au-delà d’une affaire individuelle, c’est évidemment l’Etat et son fonctionnement qui sont concernés, et c’est ce qui est grave. "
Nous cache-t-on aujourd’hui quelque chose du côté de l’Elysée ? "Il y a une succession de mensonges, ou alors d’inexactitude. Je parlais de Gérard Collomb, mais parlons aussi de l’Elysée puisque le porte-parole de l’Elysée nous avait indiqué qu’il y avait une mise à pied de 15 jours. Et surtout que Monsieur Benalla avait été écarté des fonctions qui l’amenaient à être dans la sécurité à l’extérieur du palais de l’Elysée. Mais on sait depuis que c’était faux puisqu’il était présent au moment de la panthéonisation de Simone Veil, mi-juillet, et même dans le fameux bus qui transportait les Bleus à la garden party de l’Elysée. Il y a la fois un certain nombre d’inexactitudes et aussi un nombre certain de silences, à commencer par ceux du chef de l’Etat." [...]
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