Démarré en Allemagne à la fin de la semaine dernière, le mouvement de grogne des agriculteurs a aussi trouvé un écho en Belgique. En cause, la concurrence déloyale favorisée par les traités de libre-échange et des charges administratives trop importantes. Le Conseil européen se réunira exceptionnellement ce jeudi 1er février à Bruxelles pour décider de la suite à donner aux évènements récents.
Cela n’aura échappé à personne, la colère des agriculteurs européens a gagné la Belgique au début de cette semaine. Lundi, l’échangeur de Daussoulx dans le Namurois était la cible des manifestants. Les dépôts du groupe Colruyt à Hal ont aussi été pris d’assaut et des barrages filtrants mis en place sur les plus grands axes routiers du pays. À Bruxelles, une vingtaine de cultivateurs se sont regroupés avec leurs tracteurs au square De Meeûs dans le quartier européen. La plupart sont jeunes et s’inquiètent pour leur futur : « Avec les règles que nous impose l’Europe et l’importation de produits étrangers, notre avenir est noir », confiait l’un d’eux.
Beaucoup n’ont pas les moyens de se plier à toutes ces nouvelles réglementations financièrement contraignantes. Pour eux, c’est incompatible avec la concurrence déloyale découlant des accords de libre-échange qui forcent les agriculteurs à s’aligner sur les prix, bas, du marché : « Les coûts de production ont triplé voir parfois quadruplé et on vend toujours au même prix qu’à l’époque de nos grands-parents, ce n’est plus tenable ». Selon l’UNAB, l’Union Nationale des Agrobiologistes Belges, les agriculteurs travaillent en moyenne 80 heures par semaine pour gagner moins que le revenu moyen wallon. À cela s’ajoutent encore de lourdes charges administratives que les cultivateurs voudraient simplifier.
Les tensions risquent d’atteindre leur apogée jeudi, en marge des discussions du Conseil européen. La circulation dans la capitale sera très fortement impactée : le tunnel Reyers sera fermé ainsi que le tunnel du Cinquantenaire, l’inaccessibilité à la petite ceinture de Bruxelles sans doute, également. La zone de police Bruxelles-Capitale conseille de privilégier les transports en commun à la voiture, les perturbations commençant dès le matin. La suite des évènements reste incertaine, tout dépendra de ce qui ressortira du sommet extraordinaire.
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