Premier Français vainqueur d'un rallye Dakar en quad depuis la création de la catégorie, Alexandre Giroud signe un exploit retentissant pour sa 6e participation et 25 ans après que son père ait été le premier à finir un Dakar en quad. Retour sur cette incroyable aventure.
Chez les Giroud, l'adrénaline coule dans les veines de père en fils. En 1997, la catégorie quad n'existe pas encore sur le Paris Dakar, mais Daniel Giroud, le père d'Alexandre, contre toute attente, boucle, le rallye raid et prouve au monde entier qu'il faudra désormais compter avec les "quatre roues".
25 ans plus tard, le fils a pris la relève, en 2022, il devient le premier français a remporté le Dakar en quad, loin des dunes du Sahara, dans l'éprouvant désert d'Arabie Saoudite. La symbolique est forte, l'hommage aussi : Daniel Giroud s'est éteint au printemps dernier des suites du Coronavirus.
Entre Alexandre et le Dakar, l'histoire n'a pourtant pas toujours été idyllique. Il entre sur le rallye raid par la grande porte en terminant la course à la 11e place, dès sa première participation en 2017. Mais après un résultat identique en 2018 et une 4e place en 2019, Giroud enchaîne les déconvenues : il abandonne la course en 2020 et 2021 suite à des problèmes de moteur. "C'est pour ça que le sport procure de telles émotions, si j'avais gagné le Dakar dès ma première participation, la saveur n'aurait pas été la même" explique-t-il, serein.
Après une année de travail et de préparation, il prend le départ de l'édition 2022 du Dakar. Le team Yamaha est derrière lui, sa famille aussi -sa femme a fait le déplacement- et la stratégie diffère : Alexandre se place avant d'attaquer, laissant l'Américain Pablo Copetti prendre le leadership sur les premières étapes. Les efforts paient, les corps et les machines s'épuisent : le tenant du titre, Manuel Andujar abandonne, Copetti aussi et Giroud se prend à rêver. "Un Dakar, on ne le gagne jamais vraiment, mais les autres le perdent" affirmait-il avant le coup d'envoi de la course. Prophétie autoréalisatrice. Après 12 jours de compétition et 2 victoires d'étape, l'Isérois est sacré.
Si l'exploit est incontestable, Alexandre Giroud, encore dans sa bulle, peine à réaliser la ferveur que suscite sa victoire. De retour en Isère, lors de son arrivée à Engins, il pense à une manifestation lorsqu'il constate l'attroupement d'une cinquantaine de personnes dans le centre du village. Ce sont en réalité ses supporters qui l'attendent, bouteille de champagne à la main. Dans la foule, Bruno Saby, pilote auto, vainqueur du Paris Dakar en 1993, ému par le parcours de l'Isérois.
Aujourd'hui, le champion a retrouvé ses obligations personnelles, professionnelles et familiales, mais avoue être encore sur son petit nuage et bien fatigué par les 15 jours de course. Trop tôt encore pour lui parler du Dakar 2023 !
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