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André Buffard, avocat de Gilles Artigues : “moi je dis présomption de culpabilité”

Un article rédigé par Lucas Lauber - RCF Saint-Étienne, le 3 mai 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
La demi-heure de l'infoMaitre André Buffard, avocat de Gilles Artigues et Antton Rouget, journaliste

Mediapart a révélé de nouveaux éléments sur l’affaire de chantage à la vidéo intime à la mairie de Saint-Étienne. André Buffard, l’avocat de Gilles Artigues, la victime, réagit à ces nouvelles informations au micro de RCF.
 

André Buffard, l’avocat de Gilles Artigues, dans les locaux de RCF. Ⓒ Philippe Louat / RCF Saint-ÉtienneAndré Buffard, l’avocat de Gilles Artigues, dans les locaux de RCF. Ⓒ Philippe Louat / RCF Saint-Étienne

Maître Buffard, comment va votre client ?

 

“Il va mieux parce qu’il a le sentiment qu’au fur et à mesure que l’instruction avance, ce qu’il a toujours dit se vérifie. Il a conscience aujourd’hui qu’il est parfaitement cru, et il a conscience aussi qu’il apparaît comme ce qu’il est véritablement, c'est-à-dire la victime.”

 

Aujourd’hui on le croit, ce qui n’était pas gagné au départ. Vous l’aviez rencontré avant les révélations de Mediapart, et cela paraissait abracadabrantesque ?

 

“C’est évident que lorsque Gilles Artigues vient me voir et me raconte ce qu’il a vécu, j’ai eu du mal à le croire. J’ai du mal à croire qu’une telle machination ait pu exister dans une ville comme Saint-Étienne, que des responsables politiques aient pu se laisser aller à de tels agissements. Mais surtout lorsque qu’il me raconte ce qu’il lui est arrivé, je lui dis que ce sera très difficile à démontrer parce que si cela se fait parole contre parole, des tas de gens vont essayer de le salir ou de trouver des explications, et il aura bien du mal à démontrer son statut de victime.”

 

Comment cette démonstration s’est faite auprès de vous ?

 

“Lorsqu’il est venu me voir je lui ai demandé ce qu’il avait comme éléments, il en avait peu dont les enregistrements, mais il m’a indiqué que Mediapart réalisait une enquête. A partir de là j’ai pris contact avec Mediapart, en leur demandant s’ils pouvaient me communiquer les éléments qu’ils avaient. Et là dessus Antton Rouget a été parfaitement réglo et il m’a dit voilà les éléments que nous avons pu réunir. A partir du moment où on pouvait démontrer la réalité de ce que disait Gilles Artigues, oui, une plainte pouvait être envisagée.”
 

On sait que la victime c’est Gilles Artigues

 


Suite aux dernières révélations de Mediapart, on s’aperçoit réellement que c’est un guet-apens autour de Gilles Artigues ?

 

“Oui il a toujours dit et encore une fois c’est avéré. La nouvelle vidéo est explicite. On entend Kéfi-Jérôme lui dire “non non nous n’avons pas été piégé, vous avez été piégé, et à partir de maintenant c’est une laisse”. On voit donc bien que c’est un guet-apens, un piège, un chantage. Il y a une forme de soulagement . Je sais bien ce qu’il se dit hors antenne, dans les milieux autour de la mairie. J’ai même entendu le maire dire “on verra bien à l’avenir qui est la victime”. Et bien aujourd’hui on le sait. On sait que la victime c’est Gilles Artigues.”

 

Gaël Perdriau, le maire de Saint-Étienne, n’a été mis en examen pour chantage. Est-ce que cette affaire a été mise en place par ce qu’on peut appeler “un système”, comme l’opposition le dénonce ?

 

“D’abord il n’a été mis en examen que pour chantage. Je rappelle que le chantage est puni d’une peine de 5 ans d’emprisonnement, et que cela peut entraîner comme mesure accessoire l’inéligibilité de celui qui en est coupable. Il s’agit donc sans doute de ce qu’il y a de plus grave. Concernant le détournement de fonds publics, le maire est témoin assisté. C’est une situation évolutive. On vous dit “monsieur il y a des indices contre vous, on va vérifier”. Ensuite il y a deux solutions, soit on considère que cela n’est pas suffisant pour vous renvoyer devant un tribunal, soit on considère que les éléments de l’enquête que l’instruction rapporte sont suffisants pour dire que vous devez vous aussi être mis en examen.”

 

Et en 2026 on sera fixés pour les prochaines élections municipales ?

 

“Vous savez, non seulement la justice ne va pas très vite, mais en plus il y a des recours. Quand vous n’êtes entendu que comme témoin on dit présomption d’innocence. Témoin assisté, présomption d'innocence. Mise en examen, présomption d'innocence. Renvoyé devant le tribunal, présomption d'innocence. Condamné en premier ressort, présomption d’innocence. Condamné en appel, présomption d'innocence parce qu’il y a la possibilité de faire un pourvoi en cassation. Donc oui moi je dis présomption de culpabilité. Je dis qu’à partir du moment où on met quelqu’un en examen, cela veut dire qu’il y a des indices graves et concordants. Cela veut dire qu’on a des éléments qui font penser que vous avez commis les faits qu’on vous reproche.”
 

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