Hambourg, devient le temps d'un week-end la capitale des plus grandes puissances du monde. Les vingt chefs d'Etat membres du G20 s'y réunissent aujourd'hui et demain pour débattre des grands sujets d'actualité. Parmi eux, celui du climat, un sujet sensible après la décision de Donald Trump de sortir de l'accord de Paris.
Justement, pour s'assurer que les autres dirigeants du G20 confortent leur engagement pour le climat, le C40, groupe des 80 plus grandes métropoles du monde luttant contre le dérèglement climatique, leur a adressé une lettre ouverte signée de sa présidente, Anne Hidalgo. La maire de Paris qui a aussi lancé une pétition dans le même sens.
La pétition du C40 a réuni plus de 35 000 signatures. Une pétition complémentaire à l’appel des maires des 80 plus grandes métropoles mondiales. "L’appel des maires était très important car aujourd’hui ce sont les grandes villes qui détiennent les clés de la mise en œuvre de l’accord de Paris. Toutes les grandes villes, y compris les villes nord-américaines, se sont engagées à suivre les dispositions de l’accord de Paris" explique Anne Hidalgo.
La maire de Paris précise que le climat est avant tout "une affaire de citoyens. Quand l’accord de Paris a été conclu, la société civile à travers les ONG, les citoyens, les entreprises et les maires, a pesé pour que l’accord de Paris puisse être signé. Nous continuons dans cette lignée-là".
Dans son appel, Anne Hidalgo demande aux chefs d’Etats de tenir leurs engagements. "J’ai le sentiment que l’irresponsabilité du président des Etats-Unis a coalisé celles et ceux qui veulent absolument mettre en œuvre l’accord de Paris. Mais il ne faudrait pas qu’il y ait des tentations. Dans tous les cas, l’accord de Paris dépend des chefs d’Etats et d’un cadre international, mais surtout des citoyens et des villes. C’est ce que nous avons voulu montrer" ajoute-t-elle.
Les métropoles ont les moyens d’agir de manière efficace. Reste l’engagement des chefs d’Etats. "D’abord il y a une urgence climatique. Nous avons trois ou quatre ans pour contenir la hausse des températures. Nous avons besoin d’un cadre juridique international, de mesures fiscales. On a besoin de cadre législatif et budgétaire. Il vaut donc mieux allier toutes les forces" lance la maire de Paris.
Pour Anne Hidalgo, le départ des Etats-Unis de l’accord de Paris n’est donc pas une bonne nouvelle, mais Donald Trump n’a pas tous les pouvoirs. "Les maires, les gouverneurs ont les moyens d’agir de leur côté" précise-t-elle. Elle ajoute que "l’Europe doit être à l’avant-garde dans le soutien à des modes de transports plus verts, décarbonnés. L’Europe pourrait attribuer ou accompagner les villes directement sans passer par les Etats pour accélérer la transition énergétique" plaide Anne Hidalgo.
Certains partisans de la lutte pour le climat en appellent à inscrire dans la Constitution les grands principes de ce combat. "Je pense qu’il faudrait vraiment inscrire, peut-être dans la Constitution, et surtout à l’échelle européenne. On manque de vision. L’Europe n’a pas été à la hauteur sur ce combat. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Nous n’attendons pas que l’on nous dise d’agir. Nous sommes déjà en train d’agir. Mais nous avons besoin d’un cadre budgétaire et financier" conclut-elle.
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