Les araignées font l’objet pour les uns d’une certaine admiration, et pour les autres d’une vive répulsion. Et du même coup on les retrouve en littérature et pétries d’informations fausses alors qu’elles sont utiles et presque toujours inoffensives.
En effet, en tout premier, par exemple dans le Petit Larousse illustré, on la définit non pas comme un insecte mais comme "un arthropode à quatre paires de pattes", qui, est-il ajouté dans les commentaires se distingue "par leurs quatre paires d’yeux simples". Vous nous imaginez, Stéphanie avec quatre paires d’yeux. Ce serait le paradis pour les opticiens… Ensuite, il suffit d’ouvrir le Trésor de la langue française en 1971 pour bénéficier de cette remarque : "Les superstitions populaires ont de l’araignée un symbole très variable… Beaucoup de gens détruisent les araignées parce qu'ils les trouvent hideuses ou gênantes ; d’autres copient leurs ormes pour en faire des bijoux… Avec la pieuvre et le chat noir, l’araignée offre une parfaite représentation de l’angoisse diabolique."
Voilà qui est dit. Et pourtant les scientifiques disent qu’elles assainissent les maisons détruisant des petits animalcules à peine visibles. Quelle définition en donne-t-on au XVIIe, celle de Furetière par exemple : "Petit insecte venimeux qui avec ses pieds fait un merveilleux tissu de filets pour se suspendre en l’air, & prendre de petites mouches dont il se nourrit". À Larousse de rectifier en précisant que "sur plus de 35 000 espèces connues, quelques dizaines seulement sont reconnues venimeuses pour l’homme et très peu sont réellement dangereuses." Quant à sa toile, on la doit à ses trois paires de filières située l’extrémité de l’abdomen. Et tous sont émerveillées par sa structure géométrique et le talent d’ingénieur ici déployé.
De l’ancien français aragne ou iregne, issu du latin aranea. Mais en fait l’araignée désignait d’abord la toile. Il y avait l’aragne fabriquant son araignée, sa toile. Et c’est au XVIe siècle que l’araignée est devenue l’animal et non plus la toile. Bien… et si à midi on mangeait une araignée… la pièce de boeuf très tendre provenant des muscles tapissant le bassin comme une toile d’araignée….
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !