Saumurois
Le Salon international de l'agriculture s'est ouvert ce samedi 22 février à Paris. Un rendez-vous incontournable pour la filière agricole, et une grande fierté pour les exploitations dont les bêtes ont été sélectionnées au concours. C'est le cas de Thierry Hamard, éleveur à Baugé-en-Anjou, alors en pleine préparation de l'imposant Roosevelt, chez qui nous nous sommes rendus avant son départ.
La 61ème édition du Salon international de l’agriculture s’est ouverte ce samedi 22 février 2025 à Paris. Plus de 600 000 personnes sont attendues au Parc des expositions, Porte de Versailles, jusqu’au 2 mars. Comme chaque année, « La plus grande ferme de France » fera la part belle aux concours de beauté : chiens, chevaux, cochons ou vaches, venus de toute la France, tenteront de décrocher une plaque. Thierry Hamard, éleveur au Gaec de la Contraie, à Cheviré-le-Rouge, dans la commune nouvelle de Baugé-en-Anjou y présentera cette année Roosevelt, un mâle charolais de quatre ans.
Thierry Hamard n’est pas un novice en la matière, les concours, il les pratique depuis 1995, mais ce sera sa première au Salon de l’agriculture. Non sélectionné il y a deux ans, Roosevelt était remplaçant l’an dernier pour le Salon de l’agriculture. Cette année, c’est la bonne, le taureau a pris l’une des six places disponibles pour vingt-huit candidats. Car la sélection est impitoyable nous a expliqué Thierry Hamard.
Il faut que les animaux aient déjà fait des prix et des grands prix d'honneur dans des concours précédents pour pouvoir accéder à une sélection pour Paris. Il faut avoir un gabarit suffisant, un bassin large, des épaules larges, une belle tête,…
Lors de la compétition, là aussi, tout se joue au moindre détail, « il suffit qu'un taureau boite en entrant sur le ring et sa place est compromise pour être premier » nous confie l’éleveur angevin.
Dans l'exploitation angevine, en véritable star, Roosevelt est bichonné dans un box particulier. Lavé toutes les semaines pour que son poil reste brillant et propre pour le salon, le mastodonte devrait approcher les 1700 kilos à son arrivée à Paris. Il sera sûrement l’un des taureaux charolais les plus lourds de l'événement selon Thierry Hamard qui rajoute : « c'est la vitrine de l'élevage donc il faut qu'il soit en pleine forme tout le temps ! Donc oui, il est un petit peu chouchouté ».
On le prépare depuis l'âge de neuf mois. On ne décide pas de présenter un animal à Paris en claquant des doigts en deux mois. C'est une alimentation spécifique : des minéraux, des vitamines spécifiques pour que le poil soit à son optimum le jour du concours.
Si Thierry Hamard pense pouvoir jouer la victoire dans sa catégorie, il ne se met pas la pression : « C'est déjà une publicité monstrueuse de participer au salon à Paris », la première place serait « la cerise sur la gâteau », mais n’a pas d’importance vitale pour l’éleveur, même si un succès signifie aussi gain financier.
Si on vend la génétique par la suite, suite au concours et à la présentation, on peut espérer vendre des reproducteurs entre 3 et 4 000 euros, ce qui fait un petit gain supplémentaire par rapport à un animal de boucherie qui vaut 1 500 ou 1 800 euros, c'est ça la retombée économique, c'est vendre des animaux pour la génétique.
« Combien ça me coûte ? Je n'en sais trop rien, on fera les comptes à la fin du salon » s’inquiète l’éleveur angevin. Le transport lui coûtera près de mille euros, même chose pour le logement pour cinq nuits. Et ça, ce n’est que le début. Ses demandes de sponsors ont toutes fait chou blanc. Thierry Hamard va donc « prendre sur la réserve ». Sans oublier que son exploitation de Cheviré-le-Rouge, 300 hectares, dont 200 de céréales, 100 hectares de prairies naturelles, plus les 150 bovins, elle, doit continuer à tourner.
Ça nous coûte du temps, ça veut dire qu'il faut anticiper plein de choses pour que le deuxième associé, qui reste sur l'exploitation pendant que je vais être parti, ait le moins de travail à faire.
Un Salon de l’agriculture qui sera à l’honneur à l’antenne d’RCF Anjou. Nous serons en émission spéciale ce lundi 24 février, en direct de Paris entre midi et 14h.
Vous y entendrez des éleveurs des Pays de la Loire, dont l’angevine Christiane Lambert, ancienne présidente de la FNSEA, ou René Siret, directeur général de l’ESA, évoquer les grands enjeux de l’agriculture moderne.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !