Dans les attentats de Paris, Erick et Sylvie Pétard ont tout perdu ou presque: leur 2 filles Marion et Anna se sont fait tuer à la terrasse d’un café. Après la colère, le deuil, aujourd’hui, c’est dans la foi qu’ils se reconstruisent. Ils nous livrent leur témoignage.
La justice française replonge ce 8 septembre et pour neuf mois dans l'horreur des attentats djihadistes du 13 novembre 2015, les plus meurtriers commis dans ce pays depuis la Seconde Guerre mondiale. Un procès hors norme, la plus grande audience criminelle jamais organisée en France, que ne suivront pas les parents d’Anna et Marion.
Erick et Sylvie Pétard ne seront pas parties civiles, ils ne souhaitent plus s’associer à la démarche de la justice. “Ça ne signifie rien, il est trop tard ! Ces gens-là, bien sûr, on avait des comptes à régler avec eux...mais maintenant c’est à l’État de prendre ses engagements.” Pour ces parents c’est l’incompréhension : comment des personnes peuvent se promener dans Paris avec des armes de guerre ? Une incompréhension qui a provoqué une forte colère chez Erick Pétard.
Nous les hommes on n’a pas à pardonner. On a subi des actes, mais moi je m’en remets à Dieu pour le pardon
Dans leur livre "L'espérance qui nous fait vivre" (éd. Artège), Erick et Sylvie Pétard expliquent au sujet du pardon qu'ils souhaitent séparer la sphère privée de la sphère publique. Le pardon aux assassins de leurs filles relève de sa conscience. En ce qui concerne le corps social, la question n'a pas lieu d'être. "Nous les hommes on n’a pas à pardonner. On a subi des actes, mais moi je m’en remets à Dieu pour le pardon" explique Erik Pétard.
Leur foi au quotidien, c’est une force qui les aide à avancer et relever les défis de la vie. “On a des amis qui, comme nous, sont victimes et qui ne sont pas croyants et pour eux c’est très difficile.” Pour le couple, il n’y a pas de recette miracle, mais "Dieu est partout et attend notre appel". "Je l’ai appelé très fort... dès le début il était là, mais je n’étais pas prête" explique Sylvie Pétard pour qui la persévérance est la clé. Aujourd'hui le couple se reconstruit et leur ouvrage "L'espérance qui nous fait vivre" est un geste d'amour dédié à Marion et Anna.
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