Les étudiants de terminale ont commencé à plancher sur la traditionnelle épreuve de philosophie, celle qui ouvre l’examen du baccalauréat.
Emission réalisée en duplex depuis RCF Lille
Aujourd’hui, le compte à rebours a commencé pour le baccalauréat, tel que nous l’avons connu. L’épreuve va bientôt faire peau neuve, une volonté de l’actuel ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, qui a confié ce travail de réforme à Pierre Mathiot. Ce dernier explique que "l’on dit au revoir à pas mal de choses. Cela va prendre trois ans. On dit au revoir à un nombre d’épreuves importantes au mois de juin. On dit plutôt bonjour à quelque chose de nouveau".
Aujourd’hui, malgré les évolutions du monde du travail, et de celui de l’enseignement, le bac reste tout de même un examen important dans la vie des étudiants. "De plus en plus de monde le passe. C’est devenu un fait social. En mai 68, moins de 20% obtenaient le bac. Plus il y a de monde qui le passe, plus de Français sont intéressés. Le bac est, et va demeurer à la fois le diplôme qui sanctionne la fin des études secondaires, ainsi que le premier titre de l’enseignement supérieur. C’est deux choses à la fois. Ne pas l’avoir, c’est ne pas pouvoir s’inscrire dans l’enseignement supérieur" ajoute Pierre Mathiot, universitaire, ancien directeur de l’IEP de Lille.
On parle du bac comme d’un rite de passage. "On est dans une société qui a besoin de rites, et si possible de rites qui concernent le maximum de personnes. C’est un rituel de passage, c’est celui du passage de l’adolescence au début de l’âge adulte, même si probablement, le bac a perdu cette dimension de rituel, et nous allons essayer de lui redonner, avec la réforme, cette symbolique-là" précise encore l’ancien directeur de l’IEP de Lille.
En septembre, les élèves qui rentreront en seconde seront les premiers à tester en juin 2021 ce nouveau bac. Un examen qui doit, selon les propositions de Pierre Mathiot, "réduire le nombre d’épreuves finales. En 2021, à cette époque de l’année, les élèves n’auront que deux épreuves à passer qui seront la philosophie, et le grand oral, une nouvelle épreuve. Les élèves passeront au retour des vacances de Pâques, deux épreuves dites de spécialité. Et les épreuves de français perdureront également. Ces cinq épreuves compteront pour 60% des résultats du bac, et sera également pris en compte le contrôle continu qui comprend les épreuves de 1ère, et les bulletins".
Pour Pierre Mathiot, il était important de prendre en compte le contrôle continu dans les notes du baccalauréat. "Aujourd’hui le bac c’est un sprint. Les élèves se préparent au dernier moment et passent en juin sur une période très courte énormément d’épreuves pour lesquelles ils se préparent, apprennent tout par cœur. Et je fais l’hypothèse que quelques jours après le bac, ils ont un peu tout oublié. Le contrôle continu, c’est la valorisation de l’endurance, et de l’investissement des élèves pendant les deux années de 1ère et de terminale" lance l’universitaire.
Réformer le baccalauréat avait également pour but de simplifier la logistique de l’organisation du bac. Mais pas forcément en termes d’économies. "L’organisation du bac coûte entre 80 et 100 millions d’euros par an. C’est un monstre administratif. Cela coûte 80 euros par lycéen et par an. Ce qui n’est pas très cher, et la nouvelle organisation ne risque pas de faire d’économies. La volonté, c’est d’en alléger l’organisation de façon à ce que les lycées soient moins occupés à préparer le bac à partir du mois de mars" analyse Pierre Mathiot.
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