Mais on le perçoit bien c’est toute une famille de mots qu’il faut signaler à partir du mot "banc", b a ,n c, un mot germanique, vite adopté en latin populaire bancus et en italien et signifiant, donc dès le départ ce siège étroit et allongé en principe sans dossier et sans accoudoir.
C’est qu’en effet, ils ne sont pas faciles à repérer dans leur rapport avec le banc comme la "banque" et la "banqueroute". La "banque", toujours en passant par l’italien, "banca", désignait de fait un "comptoir", une sorte de banc, sur lequel on changeait l’argent, dans les marchés, et lorsque celui qui changeait l’argent sur ce banc, sur ce comptoir, n’était pas honnête ou faisait faillite, on brisait son banc, ce qui donna en italien, la formule banca rotta, qui fut traduite en français par banqueroute par ignorance de l’origine et peut-être en imaginant le banquier frauduleux prenant la fuite, la route... alors qu’il s’agissait simplement du banc symboliquement rompu.
Du mot "banc" vient aussi, l’adjectif bancal, par analogie à ce type de siège aux pieds souvent mal équilibrés. Enfin, il y avait aussi le saltimbanque, littéralement le sauteur de bancs, celui qui dans les foires faisait des exercices acrobatiques sur les bancs, devant le public du marché. Et comme les acrobates, les acteurs, les danseurs menaient la même vie itinérante, on en vint à appeler saltimbanques tous les comédiens. Alors, un saltimbanque intervenant au cours d’un banquet où chacun est assis sur un banc, nous voilà en famille... de mots !
Il a dès le départ été synonyme de festin, et Furetière en 1690 signale le célèbre banquet d’Assuérus offert à sa Cour. Ce qui est surprenant, c’est que Furetière signale que "ce mot vieillit", sous-entendons qu’il va sortir de l’usage. La preuve est faite qu’il n’en n’est rien. Or au XVIIe siècle, rappelle Littré, "Les puristes réservaient banquet à l’usage des seules choses sacrées". Ainsi Furetière préciset-il que "banquet se dit aussi e matière spirituelle". Avec ce bel exemple "Tous les Chrétiens doivent participer au Sacré banquet, au Banquet céleste". Un mot magnifique tout de même ce mot, parti d’un simple siège et qui s’élève au plus haut !
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