Voilà que me revient une réflexion d’Alain, déclarant que « le pessimisme est d’humeur et l’optimisme de volonté ». De volonté et de « bonne humeur » !
Du latin humor, désignant ce qui est liquide, d’où d’ailleurs l’adjectif humide. Le mot latin vient lui-même du grec ancien où il désigne déjà une substance liquide élaborée par le corps. Et pendant longtemps, jusqu’au début du XIXe siècle régna ce qu’on appelait la théorie des humeurs. C’était une théorie de base de la médecine antique, selon laquelle le corps était constitué de quatre éléments fondamentaux, l’air ; le feu, l’eau, la terre, avec quatre qualités, chaud ou froid, sec ou humide. Et bien sûr ces éléments s’opposaient : l’eau et la terre éteignant le feu, le feu faisant évaporer l’eau. Pour qu’une personne soit en bonne santé, un équilibre devait exister entre ces éléments, le déséquilibre entraînant ce qu’on a appelé les « sautes d’humeur ».
Évidemment tout cela est faux et s’explique par le fait que les Anciens ne connaissaient pas la circulation du sang. Et quand on pratiquait au XVIIe siècle à tour de bras la saignée, on pensait chasser les humeurs, et en vérité on tuait à petit feu le malade. Pour les Anciens, il y avait quatre humeurs, le sang, la pituite dite aussi phlegme, la bile jaune et la bile noire. Le sang venait du foie et était reçu par le cœur, d’où la formule avoir un tempérament sanguin, en principe jovial et chaleureux. La pituite ou phlegme, dite aussi lymphe : était rattachée au cerveau, d’où les tempéraments lymphatique ou flegmatique, contrôlant ses émotions en somme. Ensuite, la bile jaune, rattachée aussi au foie donnait les caractères bilieux, enclins à la violence. Enfin, la bile noire venait de la rate, et donnait le caractère mélancolique, anxieux, atrabilaire, mela et atra signifiant « noir » ! Au sanguin revenait la bonne humeur. Aux autres il fallait dilater la rate pour les faire rire ! Par exemple avec des SMS issu du coronavirus…
Le premier : « Au troisième jour de confinement ma femme m’a dit d’aller faire un tour, c’est elle qui paiera l’amende ». Ou encore « Confinement : je ne sais pas si nous en sortirons plus grands, mais ce qui est sûr c’est qu’on en sortira plus gros ». Tiens, je vais me reprendre un « petit beurre »… c’est bon pour ma rate !
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