La métropole de Bordeaux inaugurait son premier espace temporaire d’insertion à Bègles ce jeudi 17 février. L’objectif, favoriser l’insertion et la lutte contre le mal logement de populations en situation de grande précarité.
Situé à l’angle de la rue de la Moulinatte et du quai du Président Wilson, un terrain métropolitain de 3 233 m² accueille, désormais, le premier ETI de la métropole. L’objectif d’un ETI c'est de permettre l’insertion des populations bulgares ou roumaines, d’origine Rom, vivant dans les squats.
Entre hébergement temporaire et parcours d’insertion, l’ETI constitue une solution transitoire vers du logement pérenne. En effet, selon une enquête de Sud-Ouest, il s’agirait d’environ 1 400 personnes qui vivent dans 108 squats ou bidonvilles dans la Métropole. Face à cette problématique de mal logement, et pour faire reculer ces bidonvilles, la métropole souhaite mettre en place une série de mobil-homes. A Bègles 10 familles bulgares ont déjà posé leurs valises dans ces logements d’insertion.
Sur place, sept mobil-homes de quatre pièces, une terrasse couverte ou encore une place de parking. Toutefois, l’accès à ces mobil-homes est subordonnée à quelques conditions. En effet, comme l’explique Catherine Vignerte, responsable de la mission squat à Bordeaux Métropole, pour accéder aux mobil-homes, chaque ménage doit payer une redevance équivalente à 15% de leurs ressources : “ Elles payent une redevance pour participer aux frais et pour les habituer à payer un loyer dans un logement social ou autre logement privé”.
De plus, l’accès à ces ETI fait l’objet d’un contrat d’engagement réciproque entre l’association gestionnaire et le bénéficiaire. Ainsi, pour être éligible à ces mobil-homes, les ménages doivent démontrer la volonté et à la capacité de s’insérer dans la vie citoyenne française (souhait de rester en France, droit de séjour, scolarisation des enfants, ressources...).
Comme une trentaine d’autres Bulgares venus en France chercher du travail et une autre vie, ce dispositif est synonyme d’un nouveau départ pour MihayLova Tonka : “ Dans l’ancien endroit les conditions de vie était extrêmement difficile, voire inhabitable. On a réussi à survivre, en attendant de venir ici.” Le hangar qui l’abritait il y a quelques semaines n’est pas un bon souvenir, et la bulgare se réjouit de cette nouvelle situation pour sa famille : “ Je suis très contente car aujourd'hui on a des conditions de vie normale.”
En prenant l’exemple Strasbourgeois, la Métropole de Bordeaux réfléchissait à un dispositif pour favoriser l’insertion des populations roumaines ou bulgares depuis 2018. Le maire de Bègles, Clément Rossignol-Puech, où le premier ETI pose bagage, est ravi de la venue de ce dispositif en indiquant que sa commune est “une terre d’accueil” et que “les roms sont ici chez eux car ils sont européens”.
Particulièrement, l’objectif de cet ETI à Bègles était de reloger in situ les populations roumaines ou bulgares d’origine rom située dans un squat à proximité : “ On connait bien ces personnes car la plupart habitaient dans ce hangar bidonville depuis plus de 3 ans ! Donc ici à Bègles on les connait et on sait que ces populations souhaitent s’intégrer. Les enfants vont à l’école, ils sont assidus”.
A l’approche des élections présidentielles, c’était également le moment de passer un message et montrer aux candidats que des solutions peuvent être trouvées face aux questions migratoires : “Les bidonvilles ce n’est pas une fatalité. On peut mettre en place des dispositifs pour résorber ces bidonvilles. Ça démontre que les valeurs de fraternité peuvent être opérationnelles”, confie Clément Rossignol-Puech.
En revanche, ces populations ne resteront en place que dix-huit mois maximums (6 mois renouvelables 2 fois). En effet, après cette période Bordeaux métropole récupéra le foncier pour mettre en place son projet Euratlantique : “ Le temps est court c’est vrai mais disons que la dynamique est là”, affirme pour autant le maire de Bègles.
Trois autres espaces temporaires d’insertion devraient voir le jour dans les prochaines semaines à Mérignac, Floirac puis Bordeaux. Le plan prévu par la Métropole s’étale sur 4 ans. Objectif : produire 2 ou 3 ETI par an et y accueillir au total 200 personnes.
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