La 106ème édition du Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité s’ouvre ce mardi 19 novembre au Parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris. A l’heure où l’Etat demande de gros efforts financiers aux collectivités, les maires comptent bien faire reculer le gouvernement.
C’est un congrès des maires sous haute tension qui s’ouvre aujourd’hui à Paris. Le programme est assez fourni. Discussion sur la loi ZAN et l’artificialisation des terres, le statut de l’élu ou encore la gestion de l’eau. Mais le sujet principal va concerner l’effort financier demandé par l’Etat. Le gouvernement souhaite baisser ses dotations pour soulager son futur budget. Mais à l’image de ce qui s’est passé lors des Assises des départements de France, à Angers, la semaine dernière, les élus compte bien faire reculer l’Etat.
Car les maires alertent : moins de ressources pour les communes, c’est aussi moins d’investissements et un impact direct sur la vie locale. « La baisse des dotations de l’Etat, ce sera moins d’investissements, moins d'activités économiques sur le territoire. Les victimes et premières impactées par la baisse des travaux notamment, ce seront nos entreprises, et tous leurs salariés » s’inquiète déjà Jean-Luc Davy, maire délégué de Daumeray et ancien président de l’association des maires de Maine-et-Loire.
Jean-Luc Davy sera présent à Paris pour le Congrès, tout comme Frédéric Mortier. Le maire de Longué-Jumelles compte bien faire passer un message clair auprès du Premier ministre : les communes n’ont pas à payer la mauvaise gestion de l’Etat.
Ce n'est pas sérieux ! D'un côté, l'État nous transfère tout un tas de compétences. Ça a été le récemment avec la GEMAPI où il va falloir s'occuper de sécuriser toutes les digues présentes notamment sur la Loire. Donc on décharge encore et toujours des dépenses sur le bloc local et dans le même temps on lui enlève ses ressources. On nous empêche d'agir sur la fiscalité pour pouvoir obtenir des recettes supplémentaires. En fait, l'équation est totalement insoluble.
Conséquences de cette situation, la commune de Longué-Jumelles est passée d’un million à 300 000 euros d’autofinancement en quelques années malgré une « gestion en bon père de famille » se plaint également l’élu.
Ironie du sort, ce mardi 19 novembre 2024 est aussi le jour du vote solennel du projet de loi de finances 2025 à l’Assemblée nationale. Un projet de loi qui demande donc cinq milliards d’euros d’économies aux collectivités locales. Plutôt que d’appeler à la révolte, Philippe Chalopin préfère privilégier le dialogue avec l’Etat. Le maire de Baugé-en-Anjou espère conclure avec le gouvernement « un contrat, un pacte social et républicain. Qu'on fixe des règles, des objectifs et qu'on ait des indicateurs et à partir de là, on avance ». L’élu, qui est aussi président de l’AMF 49, l’Association des maires de Maine-et-Loire est même prêt à faire des concessions.
L’Etat en demande beaucoup, comme si les collectivités étaient responsables. Maintenant, on a peut-être aussi des choses à proposer, on peut balayer devant notre porte. C'est aussi à ça que sert ce Congrès. Mais moi j'attends des propositions concrètes.
Une centaine d’élus angevins seront présents lors de ce Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité. Lors de la séance d’ouverture, un message de sensibilisation à la cause de l’insertion des personnes handicapées sera également lancé, dans la perspective, l’an prochain, du 20ème anniversaire de la loi de 2005.
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