La pénitence : c'est l'un des piliers du carême. Période pendant laquelle la plupart des paroisses catholiques de Haute-Savoie intensifient leurs propositions pour vivre le "sacrement de pardon et de la réconciliation", qu'on appelait autrefois la confession. Objectif : permettre de redécouvrir le sacrement, loin des clichés.
"Aller se livrer à un prêtre, ce n'est pas toujours évident" avoue Blandine. Cette jeune animatrice d'aumônerie dans le Chablais tient pourtant à vivre le sacrement de réconciliation deux-trois fois par an : "cela permet de ne pas ressasser ses fautes et d'aller de l'avant" souligne t-elle. "Les conseils du prêtre nous aident à avancer vers moins de pêché" renchérit Elie, membre de différents groupes de jeunes catholiques.
L'aveu des fautes n'est pas le tout du sacrement
Le Père Didier Milani, curé d'une paroisse d'Annecy, comprend bien cette difficulté à vivre le sacrement : "L'Eglise a tant insisté sur l'aveu des fautes... qu'on n'a retenu que ça ! Il faut maintenant sortir de cette ornière où Dieu serait un comptable qui effacerait les fautes confessées". "Effectivement, le sacrement du pardon et de la réconciliation peut se vivre sous différentes formes. Avec un rituel où les fautes ne sont pas le tout !" souligne Roland Lacroix, théologien. Le pénitent est notamment invité à relire l'amour de Dieu dans sa vie ou encore à se mettre à l'écoute de la Parole, à l'occasion d'une confession.
Ces fêtes font perdre au sacrement son image ringarde
"Le sacrement de la tendresse et de l'Amour de Dieu" : c'est maintenant comme ça, que Clément vit la confession. "J'ai redécouvert ce sacrement au cours d'un pèlerinage, avec un texte du Cardinal Martini qui a complètement changé mon regard" explique cet actif. Dans cet esprit, les paroisses catholiques de Haute-Savoie multiplient les initiatives pédagogiques. En vallée de l'Arve, les prêtres ont rédigé un document pour expliquer le rituel : "Ca ouvre des horizons" note le Père Alexandre Dinety, curé sur le secteur de Cluses. Autour du Parmelan, 5 paroisses s'associent pour organiser des fêtes du pardon, avec des célébrations ou parcours pédagogiques qui précèdent une absolution individuelle. "Ces fêtes font perdre son image ringarde à la confession, ce sont des moments de sérénité, avec une chaleur communautaire" souligne Marie-Noëlle Lavorel, paroissienne de Thorens-Glières. Beaucoup de paroisses pratiques aussi les confessions croisées : les prêtres changent de clocher, pour que les paroissiens qui le souhaitent puissent aller vers quelqu'un d'autre que leur curé. Des initiatives appelées à se développer en Haute-Savoie, vu que l'évêque d'Annecy a demandé aux paroisses de privilégier l'absolution individuelle aux absolutions collectives.
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