Il est la photographie de notre société, en suivant à la lettre les mots que nous employons au quotidien et le sens qu’on leur donne. L’édition 2022 du Petit Larousse illustré est publiée. Un dictionnaire qui a été considérablement modifié avec la pandémie. 170 nouveaux mots font leur entrée, à l’occasion des 170 ans du Petit Larousse. Carine Girac Marinier, directrice du Département Encyclopédies Dictionnaires Parascolaire et Beaux livres des Editions Larousse, est l’invitée de la Matinale RCF.
Confinement, couvre-feu, Covid, de nombreux mots ont fait leur apparition dans le dictionnaire ou leur définition a été modifiée. "Dans la langue française il y a eu des créations de mots, des nouveaux sens, par exemple 'se masquer', avant on le faisait pour se dissimuler, aujourd’hui on se masque pour se protéger. Le couvre-feu par exemple est un mot très ancien et est revenu dans cette actualité du Covid. Le confinement avait un sens spécifique notamment dans le nucléaire", détaille Carine Girac Marinier.
Sur le terme "Covid", l’Académie française a recommandé de l’employer au féminin. Toutefois, il est largement employé au masculin. "Au Petit Larousse, on a autorisé les deux genre pour le Covid. Une majorité de francophones utilisaient plutôt le masculin", explique la directrice du Département Encyclopédies Dictionnaires Parascolaire et Beaux livres.
Le dictionnaire est composé d’une partie liées aux noms propres et d’une autre consacrée aux mots communs. Pour choisir ces mots, les équipes des éditions Larousse essayent d’avoir des critères très objectifs. "Pour les personnalités, ce qui compte c’est qu’on ait œuvré pour la culture et les savoirs. Pour les mots, ce qui compte beaucoup c’est que les mots soient très employés et qu’ils restent dans le temps", explique Carine Girac Marinier.
"On se renouvelle grâce à la langue française, affirme la directrice. Cela nous amène en permanence à choisir ces nouveaux mots. Le dictionnaire est en permanence revu. L’actualité nous pousse à mettre à jour notre ouvrage."
Selon Carine Girac Marinier, la langue française ne s’est pas appauvrie, ce qu’on lui reproche souvent. "Cette année on a vu la créativité de la langue française. On a créé tout un champ lexical en France pour parler de la pandémie. S’il y a bien une année où la langue française ne s’est pas du tout appauvrie c’est celle-là. Je crois qu’elle s’enrichit beaucoup", conclut-elle.
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