Début 2022, Carrefour a ouvert des "blablablacaisses" dans ses hypermarchés. Il s'agit de caisses où on prend le temps de discuter avec les clients. Objectif : recréer du lien social après deux ans de pandémie. Reportage au Carrefour Grand-Maine à Angers.
Depuis janvier 2022, Carrefour a ouvert des "blablablacaisses" dans ses hypermarchés. Il s’agit de caisses où les clients peuvent prendre le temps de discuter avec la caissière.
Le concept est né il y a trois ans aux Pays-Bas. L’enseigne a décidé de l’importer en France pour recréer du lien social après deux ans de pandémie. Au Carrefour Grand-Maine à Angers, les clients sont plutôt réceptifs.
Au-dessus de la "blablablacaisse", un panneau annonce la couleur : "Oui pour prendre le temps de papoter avec vous". Claude s’étonne de ce concept. « Ça sort de l’ordinaire, ça c’est sûr ! Maintenant, c’est plutôt vite vite vite, mais là… C’est une bonne idée ! »
« Moi je pense que c’est bien, renchérit Isabelle. A partir du moment où on a le temps de pouvoir parler un petit peu, je trouve ça sympathique. Ça permet une relation qu’on n’a pas forcément avec la caissière. »
« Au départ, ça m’a fait sourire, confie Marie-Françoise. Moi d’habitude, je parle déjà avec les caissières ! Après, j’essaie de ne pas faire attendre les gens derrière. De sentir qu’on a été obligé de mettre ça, ça me fait sourire… mais bon, pourquoi pas ! »
« Bien sûr, discuter à la caisse, c’est quelque chose qui se fait déjà de base, concède Magali Fétiveau, la responsable des caisses. C’est surtout pour que les gens se rendent compte que c’est une caisse où on va prendre le temps d’échanger avec eux, et qu’ils soient plus patients sur cette caisse-là. »
Derrière la "blablablacaisse", Coline Giraudeau, caissière depuis trois ans, apprécie de prendre son temps. « Aux caisses traditionnelles, parfois on est un peu poussés par les clients de derrière qui sont pressés, donc on n’a pas trop le temps de discuter avec les clients, confie-t-elle. Là ça permet de vraiment prendre le temps avec eux, je trouve ça plus agréable. »
Cette caisse suscite aussi la discussion entre client. Martine papote ainsi avec celui de derrière. « Pour moi, c’est parfait de blablater, mais le monsieur est médisant, il dit que c’est une caisse pour les femmes ! Alors que moi, j’ai ma petite concierge ! » lance-t-elle en riant.
C'est comme ça qu'elle surnomme Arnaud, son mari. « On vit déjà une vie difficile, alors autant discuter », se justifie-t-il. Pendant que le couple plaisante avec la caissière, le client de derrière, impatient, a fini par partir à une autre caisse.
Au Carrefour Grand-Maine, il y a 30 autres caisses où on ne blablate pas, dont six caisses automatiques où il n’y a pas de caissière du tout, puisque c’est aux clients de passer leurs articles.
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