Pourquoi s’obstine-t-on à parler des législatives alors que cela ne semble intéresser personne ?
Cette phrase, je l’ai entendu plusieurs fois ces dernières semaines, et à chaque fois j’ai répondu la même chose : parce que c’est notre devoir.
Alors, oui, près de la moitié des Vendéens ne sont pas déplacés dimanche dernier, et ça ne sera surement pas mieux dans trois jours. Mais imaginez si nous, médias locaux (pas seulement RCF), nous n’avions pas parlé de ces élections ? La politique c’est compliqué. Les nuances entre les partis sont souvent difficiles à percevoir, même pour nous qui décortiquons les programmes. Tout ça parait très loin de notre quotidien, très loin de ce que vous nous racontez quand nous allons à votre rencontre en reportage.
J’ai ce souvenir d’enfance : J’avais une quinzaine d’années, un 21 avril ensoleillé, passé dans un jardin. Ni ma mère ni ma grande tante ne vont voter « parce qu’on est bien là ?» On connait la suite. Alors, oui, c’est vrai que ça se termine souvent en affrontement entre des personnes au détriment des idées. Mais ce sont quand même ces hommes et ces femmes qui vont diriger notre pays et écrire les lois qui régiront la vie de nos enfants, de nos petits-enfants. Quand ma grand-mère est née, les femmes n’avaient pas le droit de vote. Il y a 78 ans, j’aurais donc dû rester chez moi alors que mon mari, lui, aurait eu le droit de mettre un bulletin dans l’urne. Imaginez tout ce qui peut changer en une génération.
Au début de cette année électorale, nos évêques nous ont appeler au discernement et aux débats apaisés. Surtout, ils nous ont rappelé que l’Espérance ne déçoit pas ! Lundi matin, dans quelques semaines, ou dans plusieurs mois, quand une loi sera votée et que vous serez contre, avant de vous dire qu’ils sont tous pourris, que vous allez manifester, que de toute façon on ne vous écoute pas : demandez vous si vous avez fait entendre votre voix quand vous en aviez l’occasion. Ou si vous vous êtes dit « non, mais on est bien là .» Remplir votre devoir, dimanche, vous donnera en quelque sorte le droit de ne pas être d’accord avec ce qui va se passer dans les cinq prochaines années.
En attendant, nous, nous allons continuer de vous parler de politique, de celle qui impacte vraiment la vie de gens et de celle qui fait l’histoire d’un pays. Nous continuerons de le faire, car c’est notre devoir de continuer de faire vivre ce droit à l’information fondamentale dans une démocratie.
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