Grande mobilisation lundi 21 octobre 2024 à la cathédrale de Rouen pour un exercice incendie avec deux enjeux : éteindre le feu et protéger le patrimoine culturel et artistique présent dans la cathédrale.
C’est un exercice qui prend tout son sens au regard des derniers événements qui ont touché la cathédrale de Rouen. Le 11 juillet dernier, la bâche installée sur la flèche de la cathédrale a commencé à prendre feu. Heureusement, les pompiers ont su le maîtriser rapidement, évitant ainsi une reproduction du drame de Notre-Dame de Paris en avril 2019. Suite à cela, le Ministère de la Culture a développé un Plan d’action « Sécurité des cathédrales » avec 87 cathédrales concernées, dont celle de Rouen. C’est l’occasion de vérifier tout le matériel de détection mais également de former les équipes au Plan de sauvegarde des Biens culturels (PSBC). Car on le sait, nos contemporains sont très attachés à « leur cathédrale ». En témoigne le colonel Jean-Christophe Delbassé-Leflon : « Elle appartient au patrimoine culturel français, et on a vu cet été qu’au cours de l’incendie cela a créé beaucoup d’émotion dans l’opinion publique ».
C’est donc dans le cadre de ce plan d’action que l’exercice s’est déroulé dans la matinée. Deux acteurs principaux ont été mobilisés : le SDIS 76 (Service départemental d’incendie et de secours de la Seine-Maritime) et la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles). Le scénario était le suivant : un incendie venant de la flèche se propage et menace l’édifice et son patrimoine culturel. Alors comment protéger les deux ? Cette « répétition générale » est l’occasion pour les deux parties d’ajuster leur doctrine opérationnelle et de s’assurer « que les équipes sont en capacité de se coordonner » comme le souligne Clément Vivès, directeur de cabinet du préfet de la Région Normandie. Plus d’une trentaine de pompiers ont répété divers gestes pour pouvoir pénétrer dans la cathédrale et ainsi se familiariser avec les lieux. Ils étaient appuyés d’une dizaine d’engins, mais également d’un poste de contrôle, maître de l’opération.
Un travail de cartographie important a été réalisé dans la cathédrale pour permettre d’identifier dans les centaines d'œuvres présentes dans la cathédrale, lesquelles sont les plus importantes. La méthode de planification est bien rodée et permet de savoir où agir, dans des délais restreints en cas d’incendie. Florie Alard, conservatrice régionale adjointe des monuments historiques au sein de la DRAC, liste une dizaine d'œuvres, dont le Christ de Clodion présent dans le chœur de la cathédrale. Impossible à déplacer, sa protection se fait alors en dessous d’une grande bâche. De nouveaux outils devraient également arriver prochainement, notamment des perches, au vu de la hauteur de certaines œuvres, pour pouvoir les manipuler sans trop de risques.
Les équipes se sont dites satisfaites de l’exercice. Un bilan complet des opérations sera prochainement dressé. Suite à l’incendie de la bâche de la Cathédrale de Rouen le 11 Juillet, des enseignements ont été tirés et retravaillés lors de cet exercice. Du matériel restera désormais à la cathédrale pour permettre une rapidité d’action en cas d’incendie. La colonne sèche, ce dispositif de lutte contre les incendies, présente au niveau de la flèche a même été agrandie d’une vingtaine de mètres. Elle est également plus souple et permet ainsi un travail plus facile et donc plus efficace pour les pompiers.
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