Après l’incendie de Notre-Dame de Paris en avril 2019, l'État a mis les bouchées doubles pour sécuriser les cathédrales. En plus des 25 millions d'euros initialement prévus par le plan "Sécurité cathédrales", une enveloppe de 12 millions est ajoutée cette année. Et en matière de sécurisation, la cathédrale d'Amiens pourrait servir d'exemple.
La cathédrale d’Amiens a été visitée par la ministre de la Culture. Rima Abdul-Malak a fait le déplacement, ce mardi 11 avril, dans le cadre du plan d'action "Sécurité cathédrales", annoncé en avril 2019 après l’incendie de Notre-Dame de Paris. Il s’agit d’un programme mis en place en 2020 visant à sécuriser les 87 cathédrales appartenant à l'État. Une enveloppe de plus de 167 millions d'euros a été octroyée, dont 25 millions rien que pour la sécurisation. Ce chantier doit être amplifié en 2023 avec la mobilisation de 52 millions d'euros supplémentaires : 40 millions seront consacrés aux travaux de restauration, 12 millions le seront pour la sécurité incendie.
Construite juste après Notre-Dame de Paris, Notre-Dame d’Amiens a des points communs avec la cathédrale de l’île de la Cité - avant l’incendie : des charpentes du XIIIe siècle, une flèche, reconstruite après avoir brûlé au XIIIe puis au XVIe siècles. "On sait que c’est très symbolique cette flèche de la cathédrale, puisqu’à Notre-Dame de Paris, on l’a vue malheureusement s’effondrer, observe Don Régis Evain, recteur de Notre-Dame d’Amiens, Viollet-le-Duc d’ailleurs avait même pris modèle sur celle de Notre-Dame d’Amiens pour faire celle de Paris."
Avec environ 800.000 visiteurs par an, Notre-Dame d’Amiens "fait partie de ces cathédrale repérées et connues en France et au-delà". Et elle ne fait pas seulement partie du patrimoine des chrétiens, estime Don Régis Evain, elle appartient aux Français. "Elle est à la fois cultuelle, on y est bien pour prier, et en même temps elle porte ce témoignage culturel, de toute cette richesse que la France a et qu’elle doit transmettre aux générations à venir."
Un joyau qui a bénéficié du plan "Sécurité cathédrales". "Notre-Dame d’Amiens a un niveau de mise en conformité assez élevé, explique Don Régis Evain, elle pourrait servir d’exemple pour ce qui pourrait être fait ailleurs dans d’autres cathédrales." Les combles ont été cloisonnés pour ralentir toute propagation d'incendie. Des colonnes sèches ont été installées pour faciliter l'intervention des pompiers, ainsi que des caméras thermiques.
Une cathédrale ce n’est pas que du bâti. Il y a aussi les peintures, les sculptures et de nombreux objets liturgiques à protéger. À Notre-Dame d’Amiens, les œuvres d’art ont été répertoriées et des mesures ont été prises pour permettre aux pompiers de "repérer les objets qui ont de la valeur". Des lieux sont prévus pour les entreposer.
Il faut aussi repérer quels objets de valeur peuvent être retirés et quels sont ceux qui ne le peuvent pas. "On a un grand Christ qui serait impossible à retirer, qui a une grande valeur, il y a une protection, décrit le recteur de la cathédrale d’Amiens, les pompiers en arrivant savent ce qu’ils peuvent, ce qu’ils doivent faire." Tout cela est défini dans un cahier des charges.
À ce jour, 66 cathédrales disposent d’un plan de sauvegarde des biens culturels. Ces plans permettent d’identifier les œuvres importantes et de prévoir leur protection et leur évacuation par les pompiers en cas de sinistre. 56 cahiers des charges d’exploitation ont par ailleurs été établis pour permettre la coordination des différents acteurs : diocèse, pompiers, directions régionales du ministère de la Culture.
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