C’est vrai David, et c’est finalement un grand classique qui ne doit pas nous effrayer. Les catholiques sont unis dans leur foi, dans leur attachement au magistère et à l’autorité du pape, se reconnaissant dans cette incroyable continuité de la tradition qui perdure depuis que Jésus lui-même a choisi ses apôtres. En revanche, leur foi trouve des moyens d’expression différents, dans leur sensibilité spirituelle, leur sensibilité liturgique, dans leur moyen d’action aussi. Ici on trouvera un catholique plus à l’aise dans le jeûne et la prière, là un autre préférera mettre l’accent sur le secours aux plus fragiles, encore un autre se sentira le devoir d’écrire à son député pour l’enjoindre de reconsidérer ses positions bioéthiques, et celui-là s’épanouira dans un mouvement de réflexion professionnelle chrétien, dans le scoutisme ou dans la formation des jeunes. Ici on préfèrera le latin et le grégorien, là la guitare et le français : bref, comme le dit Jésus lui-même dans le quatorzième chapitre de Saint Jean, il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Chacun reçoit des talents différents. L’exigence que requiert le Christ est de les faire fructifier. Mais pas que ces fruits soient les mêmes.
Il n’empêche, Raphaël, cela peut susciter parfois la division
Oui, c’est vrai. Il faut être très vigilant sur ce point. La communion est un bien précieux et le diable jubile dans la division. Sans doute serions-nous inspirés de trouver chacun selon sa conscience le moyen adapté de faire savoir en l’occurrence, l’attachement fondamental des catholiques à la messe. En respectant les choix des uns et des autres qui sont complémentaires. Une chose est sûre, la messe à travers un écran ce n’est pas la même chose. Et sur ce point tout le monde est d’accord. Les catholiques ont hâte de la retrouver. On pour obtenir ce retour, les moyens d’actions diffèrent. Il faut y voir de la complémentarité plutôt que du désaccord. Et il ne faut pas s’étonner que tout cela exacerbe les passions. Ce que nous vivons est inédit. L’interdiction des messes est une mesure unique en Europe. Seule la France interdit aux fidèles d’assister à la messe aujourd’hui. Elle est également unique dans l’histoire de notre pays. Même lors des épidémies de pestes, même sous la révolution française, sous le comité de salut public, les messes ont continué d’être célébrées en présence de fidèles. Il est donc peu étonnant que cela agite les catholiques de façon particulière. Soyons donc respectueux des moyens d’action que chacun prendra en conscience, et prions pour sortir, le plutôt possible de cette situation qui nous blesse.
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