Le mot même de César avec une majuscule se trouve dans nos dictionnaires depuis fort longtemps et pour le XXe siècle, le Petit Larousse illustré par exemple, offre depuis le premier millésime paru en 1905 le nom de l’Empereur romain après les pages roses, du côté des noms propres donc.
Mais du côté des noms communs, il n’y eut rien pendant longtemps. Et puis à un millésime précis, au siècle dernier, il eut ce privilège grâce au cinéma de franchir cette frontière et d’entrer dans la famille des noms communs.
Et bien c’est dans le Petit Larousse 1989 que César perd sa majuscule, un millésime marqué au reste par le bicentenaire de la Révolution, tout un symbole pour un empereur dont la définition se métamorphosa ainsi : « Récompense cinématographique décernée annuellemet en France », et consécration suprême dans la version électronique du Petit Larousse d’alors, il bénéficiait de la liste de tous les césars, avec, surprise, le retour de sa majuscule dans le commentaire introductif : « Le César du meilleur film récompense chaque année, depuis 1976, le meilleur film français , ou de coproduction majoritairement française, ou encore de coproduction minoritairement française mais de langue française majoritaire, présentée en salles l’année précédente. »
En 1975, c’était Le Vieux fusil de Robert Enrico. Monsieur Klein, Providence, L’Argent des autres, Tess, Le Dernier métro, La Guerre du feu, La Balance, voilà pour le début. Pourquoi César ? « du nom du sculpteur César », qui créa la statuette remise au vainqueur. Et, formidable consécration, césar a sa nuit : la nuit des césars, et ses verbes… on peut césariser. Mais parfois, je souris en me disant que l’empereur portait un nom dont l’un des sens est pour le moins très crue pour les Romains.
Eh bien, César vient du latin caesar, qui signifie mis au monde par incision, du verbe caedere, couper. Et donc en gros César, signifie l’incis, issu donc de cette opération qu’on appelle justement la césarienne. Et les auteurs de mots croisés de proposer d’ailleurs pour faire deviner césarienne, la jolie formule « ouverture sur la vie ». Pour la cérémonie des Césars, il s’agit donc d’ouverture sur la vie d’artiste. Mais moi le César que je préfère c’est celui de Pagnol, à Marseille ! Ah César tu me fends le cœur ! »
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