Un taux de chômage en légère augmentation dans l’Orne au 2e trimestre 2024. Le département ornais subit une plus forte hausse que les autres départements normands. Les détails avec Patricia Pomarede, directrice de France Travail Orne.
Alors que le taux de chômage se stabilise à 7% en Normandie selon l’INSEE, l’Orne subit une plus forte hausse que les autres départements normands au 2e trimestre 2024. Bien que relative, +0,4%, cette hausse montre une tendance sur le territoire. Patricia Pomarede, directrice territoriale de France Travail Orne, nous éclaire sur la situation.
Doit-on s’inquiéter de cette légère hausse du taux de chômage dans l’Orne ?
Patricia Pomarede : La situation reste très positive. Il y a encore de nombreuses offres d’emploi proposées dans différents secteurs. Mais, on observe effectivement une petite hausse du taux de chômage par rapport à l’année précédente. Néanmoins, on reste dans une meilleure situation que celle de l’année 2022.
Donc, l’approche est positive. Même si on peut observer un ralentissement [des propositions d’offres d’emploi] par rapport à l’année précédente qui a connu une augmentation très importante [NDLR : dû à la période post-Covid]. Aujourd’hui on retrouve une situation classique de recrutements réguliers en fonction des besoins [des entreprises].
Le département de l’Orne a la particularité d’avoir deux secteurs d’activité qui ressortent avec de nombreuses offres d’emploi ?
P. P. : Le département de l’Orne est caractérisé par une très forte représentation de l’industrie dans toute sa diversité : agroalimentaire, plasturgie, automobile… Avec des entreprises de tailles très différentes. L’industrie est représentée à plus de 30% dans l’Orne contre environ 20% sur la Normandie.
Un autre secteur qui caractérise notre département est l’agriculture qui représente 12% sur notre département, alors qu’il est autour de 5% sur la Normandie.
Si l’on regarde les bassins d’emplois en Normandie, c’est du côté de la Seine-Maritime que le taux de chômage est le plus élevé au 2e trimestre 2024 selon l’INSEE. Il est de 8,9% dans la zone du Havre et de 8% dans la zone de Rouen. Pourquoi ces bassins d’emploi sont-ils plus concernés par le chômage ?
P. P. : C’est un secteur d’habitations très concentrées avec de grosses métropoles qui expliquent cette situation. Mais aussi avec des grosses entreprises qui suivent des marchés. Le taux de chômage y reste élevé mais il a néanmoins baissé par rapport aux années précédentes. Des ouvertures futures dans ces bassins peuvent être importantes. Dans le secteur nucléaire par exemple, avec l’arrivée de la structure de Penly qui devrait apporter beaucoup d’emplois et des formations qui sont déjà en train de se préparer.
À l’inverse, la Manche est le département normand qui compte le plus bas taux de personnes au chômage. C’est une situation historique pour le département ?
P. P. : Oui, c’est une situation assez historique. C’est un petit département, contrairement à la Seine-Maritime, et en grande partie rural. Mais la Manche possède aussi des entreprises dans le secteur du nucléaire. Et ces entreprises recrutent énormément, elles ont des besoins très importants. Elles ont besoin de recourir à une main-d'œuvre qui habitent aussi dans d'autres départements, la Manche ayant un nombre d’habitants plus limité que la Seine-Maritime.
Et derrière ces chiffres, il y a des personnes en recherche d'emploi en Normandie : quels sont les profils ?
P. P. : On a des profils assez diversifiés. Aujourd’hui, on travaille beaucoup sur une approche personnalisée de ces publics. Ils peuvent être des publics jeunes, des publics reconnus travailleurs handicapés, des personnes qui ont quitté leur emploi pour se réorienter. L’objectif est de faire découvrir à toutes ces personnes les métiers qui peuvent exister sur leur territoire. Et leur permettre, soit de poursuivre leur parcours mais aussi pour beaucoup, et surtout depuis le Covid, de se réorienter.
Et pour découvrir les emplois de l’industrie dans l’Orne, France Travail organise dans le département une semaine des métiers de l’industrie du 18 au 24 novembre.
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