Les évêques sont réunis à Lourdes depuis mardi dernier à l'occasion de leur assemblée plénière d'automne. Ils se sont mis à l’écoute des victimes des abus dans l’Eglise, mais aussi à l’écoute des plus pauvres.
L’encyclique Laudato Si nous appelle à écouter autant la clameur de la terre que la clameur des pauvres. Alors depuis quelques mois, des groupes de personnes en précarité partout en France se préparent à venir à la rencontre des évêques. Je vous propose d’abord de nous mettre à l’écoute de leur parole ; de cette sagesse des plus pauvres :
"Le cri de la nature me fait penser à un cri de détresse. On veut empiéter et être maître dans tout, avoir le pouvoir sur tout et rendre coupable la nature. [...] Mais l’homme en veut toujours plus, il ne se contente pas de ce qu’il avait à la base. [...] Aujourd’hui il nous faut tout, tout de suite, on ne sait plus attendre, on ne sait plus prendre le plaisir de vivre, le plaisir de ce que l’entourage nous donne, de ce que la nature nous donne. L’homme détruit tout ça. C’est l’époque qui veut ça. [...]
Mais créer de la technique pour essayer de résoudre les problèmes que créent la technique bon."
Et face à ces constats, ils nous proposent aussi des solutions :
"La Terre est sale, on la bousille. Si on fait ça, on n’aime pas la nature, donc on n’aime pas nos frères. Si tu respectes pas la Terre, tu respectes pas ton frère. [...] On parle tout le temps de croissance économique. Mais la vraie croissance elle est humaine, elle est spirituelle. C’est ça qui nous fait grandir. C’est pas les chiffres et les richesses matérielles."
Voilà ce que nous disent les pauvres, ceux qui bien souvent manquent du nécessaire pour se nourrir. Pour eux, la première réponse à la crise écologique et sociale que nous traversons à un nom simple : la fraternité. Et c’est l’affaire de chacun d’entre nous. Dans le même temps, la COP26 se déroule à Glasgow ; nous pouvons en attendre qu’elle accélère l’ambition climatique de tous les pays.
Pour faire face à la crise climatique, il y a les solutions qui dépendent de chacun d’entre nous, mais il faut aussi que les chefs d’Etat s’engagent ; qu’ils s’engagent pour transformer nos modèles de production. Ils sont nombreux à s’être exprimé sur le besoin d’accélération de l’ambition climatique. Mais pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degrés, toutes les solutions proposées ne se valent pas.
Avec nos partenaires internationaux, nous sommes vigilants sur les mécanismes internationaux des marchés carbones : ils doivent prendre en compte l’inclusion des droits humains et des peuples autochtones, notamment pour garantir l’accès aux terres cultivables. Nous continuons également de plaider pour le développement de l’agroécologie ; c’est la meilleure solution permettant aux populations d’accéder dignement à l’alimentation dans le respect de notre Maison commune.
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