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CNPN, Hulot, GCO…

RCF,  - Modifié le 5 février 2018
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Le Conseil national de la protection de la nature - CNPN, pour les intimes - est une instance majeure du dispositif juridique français pour la protection des plantes et des animaux sauvages mais aussi des milieux de vie qui abritent cette fameuse biodiversité dont le ministre Nicolas Hulot nous rappelait récemment l’importance, lors de la présentation de ses vœux.
 
Instauré dans les années 50, alors sous l’égide du ministère de l’Education - je rappelle que le ministère de l'Environnement n’a été créé qu’en janvier 1971, lorsque Robert Poujade est nommé ministre délégué chargé de la Protection de la nature et de l’Environnement dans le gouvernement Chaban-Delmas (ce qui ne nous rajeunit pas) - le Conseil national de la protection de la nature est composé de 40 personnes : 20 membres de droit, représentant les grandes institutions concernées par la nature - comme l’Office national des forêts ou le Conservatoire du littoral et 20 personnes nommées pour leurs compétences scientifiques.
 
En clair, un conseil de spécialistes - pas forcément désintéressés puisqu’on y retrouve le président de la Fédération nationale des chasseurs - en tout cas, une instance avertie, qui sert à rendre des avis. En d’autres mots, à éclairer le ministre en charge de l’Ecologie - ou d’autres ministres - lorsque qu’un projet risque de porter atteinte à la biodiversité ou aux milieux naturels.
 
Pour autant, les avis du Conseil national de la protection de la nature sont consultatifs ; cela signifie que le ou les ministres concernés ne sont pas tenus de les respecter. C’est d’ailleurs ce que viennent de faire la ministre des Transports, Elisabeth Borne et Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire en donnant le feu vert à la construction du GCO, le grand contournement ouest de Strasbourg, en Alsace sans même attendre l’avis du CNPN. Un avis publié 2 jours plus tard et très défavorable à ce projet en raison de ses atteintes graves à la biodiversité. Avis consultatif, certes, mais que les ministres s’étaient pourtant, sur ce dossier, engagés à suivre.
 
Or, il y a quelques semaines à peine, le ministre appelait de ses voeux, je cite « à lutter contre ce fléau de l’artificialisation des sols et protéger sans distinction la biodiversité ». Fin de citation. Et fin de cohérence. Les bétonneuses de Vinci, qui viennent de se voir interdire Notre-Dame-des-Landes, vont pouvoir, en Alsace, se mettre en marche. Le mépris du Gouvernement ainsi manifesté à l’égard du Conseil national de la protection de la nature vient aujourd’hui s’ajouter à celui, affiché de longue date et récemment réaffirmé, à l’égard du peuple alsacien…

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