Moins d'enfants sont baptisés et catéchisés ces dernières années en Haute-Savoie... mais les adolescents viennent frapper à la porte de l'Eglise catholique ! La participation aux aumôneries augmente, ainsi que les demandes de baptêmes des 11-17 ans. Alors quelles sont leurs questions spirituelles et comment les paroisses, aumôneries publiques, établissements privés et mouvements scouts y répondent ? Témoignages.
Plus de 70 adolescents ont reçu le sacrement du baptême, cette année 2024 en Haute-Savoie. Ils étaient une quarantaine l'année précédente. "La hausse est significative dans le diocèse d'Annecy, comme au niveau national. Les paroisses catholiques se structurent, petit à petit pour répondre à ces demandes : il faut notamment trouver des personnes, pour accompagner le jeune et sa famille. L'autre préconisation est de mettre rapidement les adolescents demandeurs en lien avec un groupe de jeunes chrétiens. Faire un chemin de foi à plusieurs, à cet âge-là, c'est primordial" explique Valérie Cadoux, responsable du catéchuménat adolescent à la Pastorale des jeunes et des vocations du diocèse d'Annecy.
La prière me fait du bien
Autre tendance marquante : les 11-17 ans fréquentent en nombre les aumôneries de l'enseignement public, les différents mouvements scouts, ou encore les temps facultatifs de pastorale chrétienne des établissements privés. Des jeunes très divers : tous ne sont pas baptisés, certains n'ont jamais suivi de catéchisme. "Je me posais des questions sur les religions", "c'est un moment où l'on parle de choses importantes, où l'on peut partager sans être jugé", "la prière est un moment qui me fait du bien" témoignent des élèves du collège et du lycée Saint-Joseph, à Thonon. "C'est comme dans les Evangiles, ces foules qui viennent voir Jésus en ayant entendu parler de lui, sans le connaître vraiment. Les adolescents arrivent avec des questions liées à l'actualité, avec une recherche de vérité... Et avec ce qu'ils ont vu sur les réseaux sociaux !" note Valérie Périni, adjointe du Pôle adolescent de la pastorale des jeunes du diocèse. "Face à ce public très divers, il faut savoir montrer un visage accueillant de l'Eglise" estime le Père Olivier Fleau, haut-savoyard en responsabilité nationale dans le mouvement des Scouts et Guides de France.
A Lourdes, les lycéens brancardiers sont en larmes au moment de l'onction des malades
Premier enjeu pour les animateurs : savoir entrer en dialogue. "On ne peut pas tricher avec les questions existentielles qu'ils nous posent. On peut juste témoigner et les inviter à s'exprimer" souligne Xavier Simon, animateur en pastorale en établissement privé à Thonon. Autre défi des adultes : proposer la rencontre avec le Christ, par la prière et la Parole. "L'époque de Jésus leur paraît si loin ! Ils ont besoin que l'on actualise son message : qu'est-ce que ça veut dire, dans ma vie et dans mon quotidien ?" notent Gaëlle Guerraz et Patricia Ducimetière, animatrices en pastorale à l'Ensemble Scolaire Catholique Rochois. Troisième enjeu dans l'accompagnement de ces jeunes : leur faire expérimenter la Joie de croire en communauté. "Vivre une journée diocésaine de la jeunesse ou un pèlerinage... c'est un peu comme les réseaux sociaux, mais en vrai et en direct ! Ils ressentent des émotions fortes inédites : à Lourdes, les lycéens brancardiers sont en larmes au moment de l'onction des malades, ils sont touchés par la grâce" souligne Hélène Requet, engagée à Annemasse et au niveau diocésain.
Nous avons besoin d'aînés dans la foi, pour cheminer avec eux
"Finalement, accompagner des jeunes, c'est s'adapter en permanence à leurs questions et à leur évolution. On apprend en le faisant. Mais nous avons besoin d'aînés dans la foi, pour cheminer avec eux ! Cela me semble être le plus gros enjeu aujourd'hui" souligne Valérie Périni. "Ces jeunes, ce sont l'Eglise de demain. Ils sont de plus en plus nombreux... Je lance un vibrant appel à tous les baptisés : c'est de notre responsabilité à tous, de les accompagner !"
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