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De la sensibilisation à l'action : comment répondre à la précarité menstruelle ?

Un article rédigé par Maguelone Peuchot - RCF, le 8 mars 2024 - Modifié le 13 mars 2024
Je pense donc j'agisDe la sensibilisation à l'action : comment répondre à la précarité menstruelle ?

Avoir accès aux protections périodiques n'est pas donné à tout le monde. Près de 4 millions de Françaises sont victimes de ce qu'on appelle la précarité menstruelle en 2023. Un chiffre deux fois plus élevé qu’en 2021 montrant que ce phénomène s’aggrave et risque de s’accentuer encore davantage compte tenu du contexte inflationniste des derniers mois. Comment simplifier l’accès aux protections nécessaires ? Une émission Je pense donc j’agis présentée par Melchior Gormand.

Illustration de protections hygiéniques © Surto / pexelsIllustration de protections hygiéniques © Surto / pexels

En France, 13 % des étudiantes ont déclaré avoir dû choisir entre acheter des protections et un produit de première nécessité faute de moyens, selon une enquête réalisée par la FAGE en 2021. La précarité menstruelle touche de plus en plus de jeunes en considérant aussi l’inflation économique du pays. 

La précarité menstruelle se définie comme la difficulté pour des femmes à avoir accès aux protections périodiques. En effet, le prix des paquets peut dissuader d’acheter des protections de meilleures qualités ou une certaine catégorie de protections.

Protection menstruelle : avoir le choix !

"Chacune doit pouvoir adapter sa manière de gérer ses protections hygiéniques. C’est un sujet qui est très personnel”, explique Flore Grèze, vice-présidente chargée des affaires de santé à la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes). Les étudiantes doivent pouvoir choisir ce qui est le mieux pour elles.

Il faut déconstruire les tabous. 

Mais certaines n’ont pas le choix. "La cup est quelque chose à tester”, conseille Suzanne Nijdam, porte-parole de l'ANESF (Association Nationale des Étudiantes et Étudiants Sages-Femmes). Et les culottes menstruelles aussi. C'est un choix qui s'avère plus économique car ces deux produits sont réutilisables. Toutes les générations sont touchées par la précarité menstruelle.

Un sujet à mettre sur la table

Pendant de nombreuses années, les règles ont été un sujet tabou dans la société. Pour aider les étudiantes, les invités invitent à oser en parler. "Souvent, protection hygiénique, protection périodique et protection menstruelle sont des expressions qui renvoient à la saleté. Comme s'il y avait un manque d’hygiène, mais il ne faut pas avoir honte de tout ça”, affirme Suzanne Nijdam. Elle nous rassure d'une évolution à l’âge adulte sur ces thématiques. 

On a besoin que les choses évoluent. 

Quelle stratégie mettre en place ? Pour les invitées, il faut aussi élargir le spectre d’action et que le Gouvernement s’empare de ce problème. En 2020, l’Écosse a rendu accessible gratuitement les protections hygiéniques. Une mesure assez révolutionnaire pour Suzanne Nijdam qui préconise d’amener ces préoccupations à l’échelle nationale afin d’apporter une aide à un plus large public. "Il faut que les politiques le mettent dans leur programme afin d’être un levier d’action. Les associations ne doivent pas être les seules à aider et elles n’ont plus la possibilité de le faire", assure Flore Grèze de la FAGE. 

 

Je pense donc j'agisDe la sensibilisation à l'action : comment répondre à la précarité menstruelle ?

Précarité menstruelle, symptôme de la précarité étudiante

L’insécurité face aux protections périodiques n’est pas la seule à toucher les étudiants. C'est sur une précarité plus étendue que Flore Grèze et Suzanne Nijdam alertent. "La précarité menstruelle soulève d’autres problématiques, l’alimentaire notamment." La FAGE a contribué à créer une épicerie solidaire, AGORAé, permettant aux étudiants de bénéficier d’une remise de 10 % par rapport aux prix initiaux.

L’enjeu est de pouvoir redistribuer les produits de premières nécessités à un plus large public. "Les aides étudiantes ne sont pas toutes efficaces, par exemple les bourses ne répondent pas aux besoins sociaux”, énonce Flore Grèze. 36 % des étudiants déclarent avoir besoin des épiceries solidaires pour vivre.

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