Comment mettre plus de produits issus de l'agriculture biologique dans les cuisines de nos restaurants et cantines ? C'était le sujet d'une rencontre à Lille entre restaurateurs, producteurs et professionnels engagés, invités à partager leurs expériences et imaginer des pistes pour relancer une filière en crise ces dernières années.
Comment mettre plus de produits issus de l’agriculture biologique dans les assiettes de nos restaurants et cantines ? Alors que la filière est en crise, la réponse est tout sauf simple et les chiffres parlent d’eux-mêmes. En France, les 170 000 restaurants ne proposent que 1 % de bio à leur carte selon l’Agence Bio. De même, les 81000 cantines tricolores n’achètent que 6 % de leurs denrées en agriculture biologique, alors que la Loi Egalim fixe un objectif minimum de 20 %...
Face à ce constat, l’Agence Bio, organisme chargé de promouvoir et structurer la filière, a lancé la campagne « Cuisinons Plus Bio ». Celle-ci vise à convaincre les professionnels de la restauration, commerciale et collective, de l’opportunité du marché bio. L’Agence Bio mobilise les chefs, restaurateurs et professionnels du secteur pour qu’ils deviennent tous acteurs de la transition agroécologique avec une conviction : ce qui se passe dans nos assiettes doit être la locomotive de ce qui se passe dans les champs. « En France, on a inventé le restaurant, on est un grand pays de gastronomie ! Les restaurateurs peuvent devenir des débouchés potentiels pour les producteurs en bio », assure Laure Verdeau, la directrice de l'Agence Bio.
Une rencontre était organisée lundi 13 janvier 2025 à La Madeleine en métropole lilloise. Le lieu ? Le restaurant Saisons – Caves à Manger ! Tout sauf un hasard, car les chefs Antoine Dacquin et Pierre Bleuzé y valorisent des produits régionaux bios et locaux et sont partenaires du programme « Cuisions Plus Bio »
Les restaurateurs ont pu partager leur expérience en compagnie de nombreux acteurs du secteur : Laure Verdeau, la directrice de l’Agence Bio ; Émile Rossignol d’Entraid’Union, plateforme qui met en lien producteurs et restaurateurs ; Sophie Tabary, agricultrice dans l'Aisne et présidente de Bio en Hauts-de-France ; Olivier Pageau, restaurateur lillois ; ou encore Florent Leroy, dirigeant du Fournil Bio.
Le bio est au cœur de l'actualité en ce début d'année 2025. Le 17 janvier, le Sénat a voté un amendement proposant la suppression des crédits alloués à l'Agence Bio (2,9 millions d’euros), estimant que les missions de l'organisme pouvaient être reprises par d’autres opérateurs comme FranceAgriMer ou les services du ministère de l'Agriculture.
La décision a provoqué une véritable levée de bouclier de la part des différents acteurs de la filière, mais également de syndicats comme la Confédération Paysanne, ou la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs.
Dans ce contexte, « le gouvernement ne supprime pas l’Agence bio » a réagi lundi 27 janvier à l’AFP la ministre de l’Agriculture Annie Genevard. Une commission mixte paritaire tranchera définitivement jeudi 30 janvier de l'adoption ou non de l'amendement supprimant l'Agence Bio.
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