Le complot, ou la tendance à croire au complot, est, me semble-t-il le fruit de la perception d’un décalage entre notre appréhension de la réalité et ce que notre raison nous dit de cette réalité. Je donne un exemple. Certaines personnes estiment que la disproportion entre le faible nombre de décès et les mesures sanitaires mises en place par l’autorité est le signe d’un complot. En effet, si une donnée manque pour comprendre une situation, c’est qu’on nous cache quelque chose, surtout si une autorité supérieure, l’Etat par exemple, est en jeu. Un biais cognitif très puissant se met en place, tout étant interprété ensuite à la lumière de cette croyance. L’interprétation sera, bien sûr, toujours cohérente, au risque parfois de déformer la réalité pour la faire correspondre à notre interprétation. C’est ainsi que Monsieur Barnérias identifie à tort certificat électronique de décès et tous les certificats de décès qui existent habituellement sous forme papier. Sa colère contre l’autorité et son souci de trouver des justificatifs à sa théorie du complot l’empêchent de voir la réalité telle qu’elle est et alimente son discours.
Peut-on parler de complot ? Je ne le crois pas. Par contre, parler d’opportunisme me semblerait adéquat. Il est tentant de profiter d’une situation de crise pour faire avancer tel ou tel projet politique, par exemple celui de l’euthanasie, les médias étant pendant ce temps-là occupés ailleurs. A nous de savoir rester maître de notre destin sans nous laisser emporter par la colère qui aveugle et nous empêche de voir les vrais combats.
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