Douze visages sur un écran : après plusieurs reports, finalement, ils seront confirmés ce samedi. Des hommes, des femmes d’âges divers et d’origines aussi. Ils sont Noirs, Blancs, métis ou pas. Ils partageraient entre eux sur tous les sujets possibles et nous aurions aussitôt des débats enflammés. En politique, il ne serait peut-être d’accord sur rien. Pas plus qu’en économie, en sport ou sur d’autres domaines.
Il y a pour chacun d’eux cette expérience d’une rencontre. Un jour, ils en ont eu la certitude, Dieu est vivant. Ils le disent, chacun avec ses mots, fort de son expérience : il s’est manifesté. De cette rencontre, il y a plus que le souvenir d’une émotion, aussi bouleversante soit-elle, il y a cette certitude difficilement explicable, que les lèvres peinent à balbutier ou que la plume rechigne à décrire faute de mot ou par pudeur : Il existe.
Et ces deux mots changent tout : ces douze visages devant moi l’expriment, chacun à sa manière, par leurs bouches, par leurs regards, sans grande déclaration. Chacun donne un verset de la Bible qu’il grave dans le cœur des autres sans même s’en rendre compte. Il y est question de pardon, de paix, de prière, de présence, de vérité, de joie, d’amour… Il y est d’abord question d’un Nom qui désormais marque leurs vies, celui de Jésus.
Ils le savent, ou en tout cas le pressentent, cette confirmation qu’ils attendent avec une impatience vraie va donner à chacune de leurs histoires particulières de se rejoindre les unes les autres : de chacun d’eux, le Christ fera un frère. Désormais, l’homme devient frère de la femme, le Noir du Blanc, le pauvre du riche, le bourgeois de l’ouvrier. Comment ne pas entendre en échos les cris de notre monde qui nous renvoie sans cesse les uns aux autres pour mieux nous opposer ? Il y a ce qui nous épuise dès le matin, de devenir les témoins forcés de nos divisions et d’être sans cesse sommés de choisir les mots qu’on a le droit ou pas d’utiliser comme si le problème résidait d’abord dans les mots et non dans la conscience de ceux qui les formulent…
Il y a ce qui chaque jour aussi nous invite à la vie : c’est de comprendre que la vérité de nos vies tient dans le désir que nous avons de regarder autrui comme prochain et non comme danger. Qu’il y a plus à gagner à rencontrer qu’à fuir, à faire confiance qu’à redouter.
Samedi, ces douze visages deviendront, comme des centaines de milliers d’autres dans le monde chaque semaine, des porteurs du Christ dans le monde. De ceux qui disent que Dieu ne distingue ni entre les sexes, ni entre les couleurs, ni entre les intelligences. Car Il accepte d’être à l’image de chacun.
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