Conflit entre Israël et le Hamas : que fait le Conseil de sécurité de l’ONU ?

Petit rappel historique : le Conseil de sécurité a été créé par la charte de San Francisco en 1945. Composé de cinq membres permanents : la Russie, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et la Chine. On l’oublie souvent, l’instance est aussi constituée de 10 pays élus pour un mandat de deux ans.

Le Conseil de sécurité est une des institution clé du système onusien

Le Conseil de sécurité dispose d’un rôle central. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, son but premier est de préserver la paix et contenir les risques de guerres. Pour cela, il dispose d’une « arme » primordiale. Il adopte des « résolutions contraignantes ». Elles ont un effet juridique sur le droit international. Les Etats membres des Nations Unies sont sommés d’agir, de respecter et appliquer ces résolutions rendues par le Conseil de sécurité. Avec l’instauration de ce directoire, ses fondateurs espéraient limiter le nombre de conflits par des accords « aux sommets » en quelque sorte, entre ses membres les plus puissants.

L'immobilisme du conseil de sécurité

Les cinq membres du Conseil disposent d’un droit de veto. Ils peuvent voter contre une résolution proposée. C’est depuis la Guerre froide, l’une des principales problématiques de cette instance ! En votant contre la résolution, un membre permanent réfute celle-ci. Elle ne peut donc être appliquée, et n’a ainsi pas de valeur contraignante.

Les deux champions du veto sont la Russie et les Etats-Unis 

On voit souvent la Chine et la Russie comme les vilains petits canards du Conseil de sécurité de l’ONU en imposant leurs vetos contre les décisions collégiales des cinq membres. Or, dans le cadre du conflit israélo-palestinien, Washington a imposé son droit de veto une cinquantaine de fois ! La Russie n’est pas en reste à travers ses derniers conflits en Syrie ou Ukraine. L’ex-URSS impose son véto à chaque fois.

« Vu que les puissances n’arrivent, quasiment, jamais à un consensus sur les conflits qui affectent la planète. Il n’y a jamais de résolutions qui soient capables de mettre un terme à un conflit ! » explique Bertrand Badie, professeur des universités à Sciences Po Paris. Le spécialiste des relations internationales précise toutefois que de nombreuses résolutions ont été adoptées par l’ONU et le Conseil de sécurité. Surtout pour des opérations de maintien de la paix, mais pratiquement aucune pour mettre fin à un conflit.

Pour approfondir, découvrez l’ouvrage de Bertrand Badie, "Pour une approche subjective des relations internationales" aux éditions Odile Jacob.