"Covid et handicap, du parcours du combattant au parcours du survivant". C'est le titre d'un guide publié par l'Unccas, union nationale des centres communaux d'action sociale. Le parcours du combattant, c'est la réalité que vivaient, avant la crise, la plupart des personnes en situation de handicap : elles sont confrontées en temps ordinaire à des difficultés très importantes et très diverses. Plus ou moins selon que le handicap soit moteur, sensoriel, mental, physique, psychique, mais il n'y a pas de champ qui ne soit concerné par cette bataille de chaque jour pour faire face aux défis que sont la scolarité, l'emploi, la vie sociale, culturelle, la santé, et j'en passe.
Depuis plus d'un an, pour ces personnes handicapées et leurs familles pour lesquelles l'ordinaire est déjà si difficile, le quotidien est devenu encore plus difficile, voire impossible : c'est pourquoi on passe d'une logique de combat à une logique de survie. Tout s'est ralenti, parfois arrêté, et n'a repris que partiellement : cette crise, nous dit le rapport, a amplifié "la précarité multidimensionnelle des personnes handicapées : ruptures sociale, financière, thérapeutique, éducative, administrative, professionnelle, numérique", est-il écrit. Les conséquences sont malheureusement sévères et durables pour nombre de personnes et de familles. C'est vrai au plan physique - les heures hebdomadaires de kiné perdues ne seront jamais rattrapées par exemple. C'est vrai au plan psychique : l’Uncass observe une dégradation psychologique de nombreuses personnes accompagnées.
L'Uncass a identifié des clés de réussite pour l'avenir, qui seraient trop longues à détailler, mais qui sont porteuses d'espoir. Et puis, il y a aussi cette réflexion d'un autre ordre qu'ouvre dans le rapport Philippe Aubert, lui-même porteur d'un lourd handicap : "Le confinement a été un épisode transformateur. Beaucoup de personnes valides ont pu ressentir ce que les personnes en situation de handicap vivent au quotidien depuis des années" : cet enfermement, ces mises à distance, que les valides ont douloureusement expérimentés, sont le lot quotidien des personnes handicapées. Il espère que cette prise de conscience sera favorable à un changement de paradigme, et que cette crise sera un levier pour construire une société véritablement inclusive : "Osons la fraternité heureuse, la conscience de l'importance de tous", lance-t-il.
Puisse-t-il avoir raison ! C'est en ce sens qu'agit l'OCH depuis toujours, et spécialement depuis le début de cette crise Covid ! Je me prends à rêver que le titre du prochain rapport sera : "Covid et handicap, du parcours du survivant à l'expérience de la fraternité".
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