Oui David je trouve que dans toute cette histoire il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Je ne veux pas ici commenter telle ou telle mesure annoncée par notre président. Mais de façon globale, je constate que la seule boussole qui sert de repère à nos dirigeants, c’est le risque sanitaire. La vie sociale, la vie spirituelle, la vie solidaire, la vie économique, la vie culturelle, la vie sportive, la vie quoi, est en train de quitter notre quotidien, probablement nous dit-on jusqu’à l’été prochain et encore, on ne sait pas si, cette fois encore, il ne faudra pas reculer l’échéance du retour à la vie normale… Au lieu de mettre de l’argent dans les hôpitaux pour soigner les malades, on va déverser des milliards à fonds perdus pour maintenir quelques semaines de plus des entreprises qui sont en train de mourir puisqu’on les prive de leurs clients.
Les églises ont perdu 30% de leurs fidèles, et sont devenus des endroits aseptisés. Les mariages, les baptêmes et les enterrements vont à nouveau se dérouler sans la chaleur de l’amitié partagée. Pour faire barrage au covid. Fini les fêtes, fini la vie collective. Si grâce à Dieu nous ne sommes pas confinés, nous étouffons quand même, à petit feu, tout ce qui fait la vie. A cause d’un virus.
Nous devons déjà mieux dépister et soigner. Pour le reste je crois que l’on doit accepter de vivre, et oui, parfois de mourir avec ce virus. En protégeant comme nous pouvons les plus fragiles. Pas en tuant ce qui fait la vie en commun. Quelle vie voulons-nous pour nos enfants. Une vie sans maladie, sans morts ? Mais une vie passée le masque sur le nez, le gel sur les mains, sans plus jamais embrasser ses grands-parents, se marier mais sans sa famille et ses amis, ne plus jamais prendre dans ses bras son ami frappé par le deuil d’un proche ? Une vie sans théâtre ni concert ? Sans plus rien de ce qui fait la vie en société. Une vie claquemurée, enfermée, digitalisée, une vie en distanciel ? Une vie sans barbecue, sans grands rassemblements, sans manifs, sans match de foot. Eh bien non, je n’en veux pas. C’est pourtant ce que l’on nous impose. Sans que cela que je sache n’ait pour l’instant porté beaucoup du fruit. Je préfère vivre avec le virus, quitte à en mourir, très hypothétiquement d’ailleurs, que de vivre sous cellophane. On croit se protéger de la mort. C’est en fait de la vie qu’on se protège. Et si ça continue, on en mourra.
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