Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, a été mise en examen devant la Cour de justice de la République ! La voilà soupçonnée de mise en danger de la vie d’autrui, mais peut-être aussi d’abstention volontaire de combattre un sinistre. Une accusation un peu énorme pour Patrice de Plunkett, qui y voit un arbre qui cache la forêt.
Le problème n’est pas tant de savoir ce que Mme Buzyn a fait. Le vrai problème est le manque de ressources anti-épidémie et le manque de lits d’hôpitaux, que tout le monde a constaté au début de 2020. Et là, ce qui était en cause est la responsabilité des gouvernements depuis plus de vingt ans.
D’abord dans le manque de masques, qui fut une conséquence directe des délocalisations industrielles depuis les années 1990-2000. Derrière les délocalisations, il y avait une philosophie économique, selon laquelle l’Extrême-Orient devait devenir l’usine du monde tandis que la France ne devait garder que des activités de services.
Nos gouvernements ont laissé faire. On en mesure aujourd’hui les conséquences désastreuses.
Quant à l’autre manque, celui des lits d’hôpitaux, lui aussi est issu des théories des années 1990-2000. Il fallait appliquer aux hôpitaux une logique commerciale et managériale, imposer la rentabilité aux services de soins, et améliorer sans cesse la flexibilité de l’hôpital vu comme n’importe quelle entreprise.
Ce qui se traduisait par des fermetures de lits, une réduction des recrutements et une stagnation des salaires. Sans oublier le vieillissement et la raréfaction du matériel.
C’est donc sur une médecine hospitalière désarmée et fatiguée par cette politique qu’a déferlé le Covid-19. Pour y faire face, les soignants ont dû faire des prodiges d’abnégation et d’improvisation. Tout en protestant contre la politique en question !
Mais cette politique venait de bien plus loin dans le temps que le gouvernement dont faisait partie Mme Buzyn. Ce gouvernement a un peu cafouillé, mais il est surtout responsable d’avoir prolongé une politique commencée bien avant lui. Ce qu’il faut mettre en cause, c’est cette politique : ce ne sont pas des individus.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !