Ce passeport vaccinal parfois aussi appelé certificat vaccinal serait un moyen de prouver que l'on est bien vacciné contre le Covid-19, avec à la clé plus de liberté de mouvement. Ce passeport on en parle depuis décembre dernier. C'était notamment une proposition de la député UDI nordiste Valérie Six. Elle proposait la création d’un "passeport vert" afin que les personnes vaccinées puissent "se rendre dans des lieux de culture, restaurants ou encore salles de sports". Un retour à la vie normale. Une telle mesure inciterait les Français à se faire vacciner.
Cette idée a été inspirée d’un dispositif présent en Israël. "Tout citoyen israélien qui a complété sa vaccination et a attendu une semaine a le droit à un passeport vaccinal. Vous pouvez l’obtenir par une application ou l’imprimer", précise le professeur Cyrille Cohen, directeur du laboratoire d'immunothérapie de l'université Bar-Ilan.
La Suède et le Danemark ont annoncé dès le mois de janvier la mise en place de certificats électroniques destinés aux voyages à l'étranger, qui pourraient servir à accéder à des évènements sportifs ou culturels, voire à des restaurants.
En France, l'idée tourne toujours mais le débat autour du passeport vaccinal contre le Covid-19 reste "prématuré" a déclaré la semaine dernière le secrétaire d'État au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne. Avis partagé par le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la confédération syndicale des médecins libéraux : "On ne peut aborder cette question que lorsque toute la population aura accès à un vaccin".
Le passeport vaccinal soulève différentes problématiques. Il n’y a pas de certitude sur la durée de l’immunité procurée par le vaccin. Et il y a a encore quelques doutes sur le faits que le vaccin puisse protéger la personnes mais pas forcément empêcher la transmission du virus. Pour autant le Dr Ortiz juge ce passeport inéluctable à terme comme des dispositifs similaires existent pour d’autres maladies. "Comme le passeport vaccinal s’est imposé pour certaines vaccinations comme la fièvre jaune. Il y aura quelques personnes qu’on ne pourra pas vacciner pour des raisons médicales", prévient-il.
Même si le gouvernement se défend de vouloir mettre en place ce passeport, en décembre dernier, on retrouvait dans le projet de loi instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires, l’idée de conditionner les déplacements ou l’accès à certain lieu en fonction d’un test négatif ou au suivi d’un traitement préventif y compris un vaccin. Ce qui avait suscité de très vives oppositions. Certains y voient une problématique juridique voire anticonsitutionnelle.
Pour les détracteurs du passeport vaccinal, ce dernier serait une manière détournée de rendre la vaccination obligatoire. Se pose aussi la question de la gestion des données médicales personnelles. Le débat s’annonce long et tendu. Le conseil économique et social propose aux Français sur son site de donner leur avis jusqu’au 7 mars. "C’est potentiellement un sésame pour revenir à la vie d’avant. Cela interroge les questions de libertés. La consultation permet de faire réagir nos citoyens", assure Stéphanie Goujon, co-rapporteuse de la commission vaccinaton au conseil.
Selon une étude Ifop réalisée pour Lemon.fr en partenariat avec Le Parisien en janvier, 52 % des Français adhèrent à la mise en place d’un "passeport vaccinal" pour les tranports en commun. Mais 45 % si cela concernait les commerces. En revanche 62 % y était favorable pour les personnes prenant l’avion pour se rendre à l’étranger.
Le rythme de la vaccination n’est pas le même selon les pays, les dispositions sanitaires non plus. Dimanche sur LCI, le Commissaire européen à l'Industrie Thierry Breton a expliqué qu'une harmonisation européenne ne passerait certainement pas par "un passeport", mais plutôt par un "certificat sanitaire numérique".
"Aujourd'hui pour quitter la France ou rentrer en France, le vaccin ne suffit pas. Il faut avoir un test PCR. Au fil du temps, on va se rendre compte que certains pays vont exiger des vaccins, des tests, d’où la nécessité d’avoir un document digital qui regroupe les tests ou les vaccins", s'inquiète Jean-Pierre Mas, président des entreprises du voyages.
En attendant un certificat ou un passeport vaccinal, on a appris lundi qu’Air France va tester un système de laisser passer dématérialisé sur ses vols à destination des Antilles. Il suffira au voyageur de présenter son téléphone à l’embarquement pour fournir test PCR négatif et attestation nécessaires via un QR code.
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