Il a fait de son ancien métier le point central de ses films et séries. Thomas Lilti est un ancien médecin généraliste devenu réalisateur. Il est à l’origne du film "Première année" ou de la série "Hippocrate". Mais au début de l’épidémie de Covid-19, Thomas Lilti a troqué la caméra contre son ancienne blouse blanche, pour aider les soignants. Il publie "Le Serment" aux éditions Grasset.
Quand l’épidémie de Covid-19 a commencé à flamber en France, Thomas Lilti, ancien médecin généraliste, a tout de suite voulu apporter son aide. "C'était comme une évidence, explique-t-il. J’ai ressenti le besoin de retourner à l’hôpital pour essayer d’aider modestement les soignants qui étaient débordés."
Malgré tout, des questions se sont très vite posées à lui: "Suis-je légitime ?", "Suis-je réellement à la bonne place ?". Les mêmes questions qu’il se pose derrière la caméra. "Je me rassure en me disant que faire des films c’est aussi s’occuper des autres", sourit l’ancien médecin.
C’est un hôpital à bout de souffle qu’il a retrouvé, avec un système bancal. "Je ne pouvais pas me procurer un diplôme pendant le confinement et on m'a fait signer une attestation sur l’honneur pour travailler", raconte-t-il, faisant le parallèle avec la série "Hippocrate". Toutefois, au bout de quatre semaines, n’étant plus inscrit au conseil de l’Ordre des médecins, Thomas Lilti ne pouvait plus exercer.
La crise sanitaire a révélé le manque de moyens auquel font face les hôpitaux. Alors, le réalisateur qui tournait depuis quatre ans sa série "Hippocrate", a prêté son matériel aux soignants. "Ce qui a été révélé par cette crise c’est le délitement de l’hôpital public. On se rend compte que cette absence de matériel provoque beaucoup de souffrance avec ce sentiment qu’ont les soignants de ne pas réussir à faire leur travail", affirme-t-il.
Aussi, de nombreux médecins ne veulent plus exercer à l’hôpital. "Comme on est en pénurie de médecins à l'hôpital, on fait venir des médecins étrangers qu'on laisse dans une situation précaire. On fait venir une main d'œuvre qu’on peut maintenir précarisée. Le système marche sur la tête", déplore Thomas Lilti.
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